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Trois viols auraient-ils pu être évités par un test ADN ?

Un agent de la police scientifique réalise un test ADN. (Photo d'illustration)[THOMAS SAMSON / AFP / ARCHIVES]

Victime d'un viol, une Rennaise porte plainte en septembre dernier. Mais les sous-vêtements de la jeune femme n'ont été analysés que six mois plus tard. Entre temps, l'homme identifié par les tests ADN est soupçonné de trois autres viols.

Les faits, rapportés par Ouest-France, remontent au 16 septembre 2012. Une jeune femme de 24 ans dépose une plainte pour viol au commissariat de Rennes. Pensant que son agresseur a pu y laisser des traces ADN qui pourraient l'identifier, la victime remet ses sous-vêtements aux policiers.  Mais aucune analyse n'est effectuée et les enquêteurs doivent se contenter de prélèvements gynécologiques.

Six mois plus tard, les policiers rennais établissent un lien entre cette affaire et l'arrestation à Toulouse d'un jeune homme de 22 ans pour viol et tentative de meurtre.

Les sous-vêtements sont alors analysés et une trace ADN, correspondant à l'homme écroué à Toulouse, est découverte. Depuis il est soupçonné d'avoir commis trois autres viols durant ce laps de temps de six mois.

 

Faire des économies

Aussi, la première victime s'indigne du traitement de l'affaire, estimant que ces trois autres agressions auraient pu être évitées si ses dessous avaient été expertisés dès le départ. Selon elle et son avocat, si les analyses n'ont pas été réclamées par la justice c'est par souci d'économies. "Je me dis qu'il y a eu trois autres vies brisées pour quoi ? 300, 400 euros ?", souligne-t-elle sur France Info.

De son côté, le procureur de Rennes Thierry Pocquet du Haut-Jussé, dément à Ouest-France l'argument économique. "Compte tenu du déroulement des faits, les chances de trouver un ADN masculin apparaissaient infimes. Les choix qui ont été faits résultent d'une recherche d'efficacité dans les investigations, et nullement de préoccupations financières".

Mais l'avocat de la jeune femme, Franck Berton, persiste sur France Info : "Si on avait investi 350 euros, il n'y aurait pas aujourd'hui trois autres femmes qui auraient été violées, dont une qu'on a tenté de tuer, avec tout le cortège de douleur et de conséquences que cela entraîne". 

 

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