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Affaire Karachi : Bazire confronté à Takieddine

Nicolas Bazire le 14 mai 2013 à Paris [Eric Feferberg  / AFP/Archives] Nicolas Bazire le 14 mai 2013 à Paris [Eric Feferberg / AFP/Archives]

Nicolas Bazire, numéro 2 du groupe LVMH et ancien bras droit d'Edouard Balladur, est convoqué vendredi par les juges chargés de l'enquête financière sur l'attentat de Karachi pour être confronté à Ziad Takieddine qui l'accuse d'avoir financé la campagne présidentielle de 1995 grâce à des rétrocommissions.

Proche de l'ancien président Nicolas Sarkozy, l'ex- directeur de cabinet de M. Balladur, devenu son directeur de campagne, et mis en examen dans le dossier, a démenti les accusations de M. Takieddine. Autre membre actif du staff de M. Balladur mis en cause par l'homme d'affaire franco-libanais, Thierry Gaubert, ancien conseiller de M. Sarkozy à la mairie de Neuilly puis à Bercy, est pour sa part convoqué le 8 juillet.

Pour la première fois, M. Takieddine, interrogé le 20 juin par les juges Renaud Van Ruymbeke et Roger le Loire a admis, comme le soupçonnaient les juges, avoir transporté de l'argent liquide destiné à financer la campagne de M. Balladur. De l'argent provenant de commissions perçues lors de la signature de contrats d'armement conclus en 1994 avec le Pakistan (Agosta) et l'Arabie Saoudite (Sawari II) et pour lesquels il a servi d'intermédiaire, avec un homme d'affaires libanais, AbdulRahman El Assir. Les deux intermédiaires ont été mis en examen dans le dossier.

Ziad Takieddine  le 17 novembre 2011 à Paris [Thomas Samson / AFP/Archives]
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Ziad Takieddine le 17 novembre 2011 à Paris
 

M. Takieddine a notamment raconté comment il récupérait l'argent liquide, mis a disposition par M. El Assir, sous forme de liasses de billets de 500 francs rangées dans des mallettes. M. Gaubert venait les récupérer à Genève, à la demande de M. Bazire. Des propos qui corroborent les déclarations faites, fin 2011, par l'ex-femme de M. Gaubert, Hélène de Yougoslavie qui avait affirmé que son époux allait chercher de l'argent à Genève pour le remettre à M. Bazire.

"Je reconnais avoir rencontré Thierry Gaubert à Genève plusieurs fois, notamment trois fois très importantes", a dit M. Takieddine aux juges, précisant que M. Gaubert lui avait été présenté par M. Bazire, rencontré, lui, en 1993, lors de la préparation du contrat Sawari. Lors de ces trois rencontres, l'homme d'affaires a dit avoir remis une somme totale de 6 millions de francs à M. Gaubert.

Edouard Balladur le 3 juin 2013 à Paris [Joël Saget  / AFP/Archives]
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Edouard Balladur le 3 juin 2013 à Paris
 

Les juges s'interrogent par ailleurs sur l'origine de 20 MF versés en espèces sur le compte de campagne de M. Balladur, notamment 10,2 MF en une seule fois, le 26 avril 1995, trois jours après la défaite du candidat au 1er tour. Or le même mois, des retraits de 12 MF avaient été effectués en 24 heures sur le compte de M. El Assir.

L'ancien trésorier de la campagne, René Galy-Dejean, avait reconnu avoir déposé 3 MF et accusé MM. Bazire et Balladur d'avoir fait déposer 7MF sur le compte. M. Bazire avait démenti.

Soupçonné d'avoir voulu fuir la France grâce à un faux passeport dominicain, M. Takieddine, mis en examen à plusieurs reprises dans l'affaire Karachi, est actuellement en détention provisoire à la prison de la Santé d'où il sera extrait pour la confrontation.

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