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Un président allemand à Oradour-sur-Glane

Le président allemand Joachim Gauck regarde un tableau, le 9 juillet 2013 à Tallin [Raigo Pajula / AFP/Archives] Le président allemand Joachim Gauck regarde un tableau, le 9 juillet 2013 à Tallin [Raigo Pajula / AFP/Archives]

Le président allemand Joachim Gauck se rendra en septembre à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), une première depuis le massacre le 10 juin 1944 de 642 civils par des Waffen SS, a-t-on appris lundi auprès de son maire.

"Le président de la République fédérale allemande se rendra à Oradour début septembre avec le président François Hollande", a déclaré le maire Raymond Frugier à l'AFP, confirmant des informations du journal La Montagne et de l'hebdomadaire allemand Welt am Sonntag.

"C'est le président français qui avait souhaité emmener le président allemand à Oradour dans le cadre de sa visite d’État", a-t-il ajouté.

Selon le maire, la date exacte de la visite, "une première", n'a pas encore été fixée.

Mardi, "je reçois une délégation française et allemande. C'est à ce moment-là que l'on arrêtera la date précise et le programme", a-t-il précisé.

Seules six personnes avaient survécu au massacre d'Oradour-sur-Glane, la plus importante tuerie perpétrée en France par les armées hitlériennes à l'encontre de civils, où 247 enfants avaient péri.

Interrogés sur cette visite, Paris et Berlin n'ont pas fait de commentaire. En revanche la présidence allemande a bien confirmé, le 15 juillet, qu'une visite de Joachim Gauck était prévue en France début septembre.

"C'est un événement important parce que c'est la première fois qu'un président allemand se rend à Oradour", a aussi noté Pascal Plas, universitaire, spécialiste des conflits et génocides, et enseignant à l'université de Limoges. "Mais surtout parce que pendant très longtemps les relations entre Oradour et l'Allemagne ont été tendues", a-t-il ajouté.

"Or, depuis 15 ou 20 ans un processus de rapprochement est en marche qui s'est manifesté par plusieurs visites du maire d'Oradour en Allemagne, mais aussi par des échanges sportifs et éducatifs avec des élèves allemands", a-t-il noté. "Quelque chose s'est enclenché qui va être corroboré voire renforcé par la venue du président allemand".

Le spécialiste a par ailleurs souligné que la visite était organisée en dehors de tout calendrier protocolaire, "une forme de délicatesse", à l'égard des victimes.

En septembre 2012, l'un des trois survivants connus du massacre, Robert Hebras, s'était vu remettre à l'âge de 87 ans l'une des plus hautes distinctions d'Allemagne, la Croix fédérale, par le consul général Hans Werner Bussmann, sur ordonnance du président Joachim Gauck.

Une distinction visant à récompenser son action pour "le processus de réconciliation entre la France et l'Allemagne" et pour avoir "encouragé la bonne entente entre les peuples".

Une enquête pour crimes de guerre est par ailleurs en cours en Allemagne après la découverte de documents de l'ex-RDA impliquant six suspects, qui auraient participé au massacre, et qui étaient encore en vie au début de l'année.

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