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Requins : quand les autorités ne voulaient pas "alimenter la psychose"

Des policiers et des pompiers dans la baie de Saint-Paul, à La Réunion, le 15 juillet 2013 [- / Imaz Press Reunion/AFP]

Huit jours après la mort tragique d'une adolescente à Saint-Paul de la Réunion, attaquée par un requin alors qu'elle se baignait à quelques mètres du rivage, la publication d'une note interne de la mairie datant de 2008 relance la polémique sur la gestion de cette menace par les pouvoirs publics.

 

Une note publiée mardi, d'abord sur Facebook puis reprise par l'ensemble des médias réunionnais a relancé la polémique sur la sécurisation des plages de la Réunion face aux requins.

Ce document daté du 22 septembre 2008 est adressé aux maitres-nageurs de la commune. Il indique comment les élus locaux ont choisi de ne pas prendre de mesures d’information permanente sur le danger des requins à l’attention des usagers pour ne pas risquer "une psychose".

 

"Un risque qui demeure faible"

Une attitude recommandée aux élus à l'époque par la sous-préfecture de Saint-Paul elle-même : "Monsieur le sous-préfet de Saint-Paul (…) nous a répondu que la mise en œuvre d’un plan d’alerte départemental serait susceptible d’alimenter la psychose du danger requin alors que le risque demeure faible et qu’il appartient au maire de prendre les mesures adéquates de police des baignades dans sa zone de responsabilité" indique la note.

Lors d’une conférence de presse mardi soir, les élus ont dénoncé la diffusion d'un document sorti de son contexte. Selon eux, cette note était à l'époque motivée par la demande d'un maître-nageur qui se demandait quelles étaient ses responsabilités en cas d'accident. A cette époque, "nous n'étions pas encore dans la gestion active du risque" a confié un élu au Figaro.fr.

Une quinzaine d'attaques mortelles ont été comptabilisé entre 1980 et 2010, contre onze ces deux dernières années. La municipalité assure que c'est à partir de 2011 qu'elle a pris la mesure du risque en mettant en place des drapeaux en fonction de la présence probable ou avérée de requins.

 

Des autorités impuissantes

Les mesures prises jusqu’à présent par les autorités de l’île (création de vigies requin, pêche préventive, marquage et suivi des squales, mise en place d’une signalétique adaptée,) n'ont pas encore porté de résultats probants. Et la population des requins près des côtes n’a pas diminué, loin s’en faut.

"On n’arrivera jamais à éradiquer le risque de squale", a même reconnu le 16 juillet dernier le préfet Jean-Luc Marx, sur les lieux de la mort de l’adolescente, répétant que le "risque zéro n’existe pas".

 

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