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Vol de bijoux à Cannes : le butin estimé à 40M d'euros

Des policiers inspectent devant l'hôtel Carlton de Cannes, le 28 juillet 2013, après un vol de bijoux [Valery Hache / AFP] Des policiers inspectent devant l'hôtel Carlton de Cannes, le 28 juillet 2013, après un vol de bijoux [Valery Hache / AFP]

Des employés de l'hôtel Carlton à Cannes ont dénoncé lundi l'"insécurité" entourant les expositions de produits de luxe dans le célèbre palace, après l'audacieux - et vraisemblablement faramineux - vol de bijoux commis dimanche en pleine journée, dont le butin est encore en cours d’évaluation.

Un homme armé, le visage dissimulé sous un tissu, s'est emparé dimanche matin de bijoux et de montres incrustés de diamants, qui faisaient partie d'une exposition organisée par la maison Leviev dans une aile du fameux établissement de la Croisette.

L'exposition "Extraordinary Diamonds", ouverte depuis le 20 juillet, se déroulait dans une salle louée par le bijoutier, qui disposait de ses propres agents de sécurité pour l'occasion. "Trois ou quatre personnes en tout", selon une source proche du dossier.

La section syndicale CGT (majoritaire) du Carlton a dénoncé dans un communiqué "l'irresponsabilité de la direction du palace, sous mandat de gestion InterContinental", et demandé "aux pouvoirs publics d'ouvrir une enquête sur la sécurité des expositions de produits de luxe dans les hôtels".

"Passant outre l'avis négatif formulé par les membres du CHSCT, et l'inquiétude des instances représentatives du personnel vis-à-vis de la multiplication des expositions de produits de luxe et de l'insécurité qui en découle, la direction du Carlton a privilégié la bonne opération financière à la sécurité des personnes", estime le syndicat.

"Lors d'expositions de produits de luxe dans nos murs, nous ne disposons pas des paramètres de sécurité qui existent dans les bijouteries classiques, comme un sas de sécurité par exemple", dénonce le délégué syndical Rami Zakaria, interrogé par l'AFP. En outre, souligne-t-il, l'entrée principale de l'exposition se faisant par l'intérieur de l'hôtel, les portes-fenêtres d'évacuation donnant sur la terrasse de l'espace d'exposition auraient dû être fermées, ce qui n'était pas le cas.

Des policiers inspectent l'hôtel Carlton de Cannes, le 28 juillet 2013, après un vol de bijoux [Valery Hache / AFP]
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Des policiers inspectent l'hôtel Carlton de Cannes, le 28 juillet 2013, après un vol de bijoux
 

Et la CGT de rappeler que, "durant la saison estivale 1994, le palace de la Croisette, qui accueillait une exposition de la bijouterie Rezza, s'était fait braquer pour les mêmes raisons" et "un agent de sécurité avait été grièvement blessé par balle dans le hall de l'hôtel".

La police de Cannes a indiqué qu'elle n'avait pas été prévenue de la tenue de cette exposition, ce qui est pourtant un réflexe fréquent de la part des palaces de la Croisette.

Contacté par l'AFP, le groupe InterContinental Hotels s'est borné à indiquer que "l'hôtel apportait tout son concours dans l'enquête lancée".

Invendables en l'état

L'inventaire permettant d'affiner le montant du préjudice était "toujours en cours" lundi, selon des sources proches de l'enquête. De premières estimations ont fait état de "40 millions d'euros". Une somme cependant qualifiée de "pas fiable" par le parquet de Grasse, qui a saisi la PJ de Nice.

Leviev, qui appartient au magnat Lev Leviev, affirme sur son site internet avoir accès aux pierres "parmi les plus exceptionnelles au monde".

Selon un spécialiste interrogé lundi par l'AFP sous couvert d'anonymat, la valeur des bijoux, qui seront négociés par le ou les malfaiteurs -s'il avait des complices - ne sera pas la même que la valeur de vente en boutique.

Pour pouvoir les revendre, il va falloir les démonter, les bijoux étant invendables en l'état sur le marché officiel ou dans une vente aux enchères, ce qui fait "considérablement baisser" la valeur du butin, ajoute ce spécialiste.

Après le braquage record pour la France (85 millions d'euros) de la joaillerie Harry Winston à Paris en 2008, les Lloyd's de Londres avaient offert un million de dollars (700.000 euros) à la "première personne" qui permettrait de retrouver les bijoux volés. 80% des bijoux dérobés avaient été retrouvés en 2009 et 26 personnes arrêtées, selon la police qui s'était refusée à préciser si ce dénouement avait un lien avec l'offre de récompense.

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