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Marignane sous le choc après le braquage mortel

Manuel Valls visite la gendarmerie d'Aurillac, le 22 août 2013 [Jeff Pachoud / AFP] Manuel Valls visite la gendarmerie d'Aurillac, le 22 août 2013 [Jeff Pachoud / AFP]

Les drapeaux étaient en berne vendredi matin à Marignane (Bouches-du-Rhône), sous le choc après la mort d'un retraité qui tentait de barrer la route à deux braqueurs, un acte de "bravoure" salué par le ministre de l'Intérieur qui a appelé au "réveil des esprits et des consciences" face à la violence.

"Je rends hommage au courage de cet homme. Ce qu'il a fait, c'est un acte de bravoure qui doit imposer le respect", a déclaré Manuel Valls en marge d'une cérémonie organisée pour le 69e anniversaire de la Libération de Paris, estimant que ce décès devait "provoquer le réveil des esprits et des consciences face à cette violence".

Sur les lieux du drame, quelques fleurs et une grande tache de sang. C'est à quelques centaines du bureau de tabac du centre ville attaqué par deux malfaiteurs, que Jacques Blondel, 61 ans, est tombé jeudi soir après les avoir pris en chasse avec sa voiture.

"J'ai entendu un gros choc" quand le scooter des braqueurs est tombé, raconte une habitante de 63 ans qui a vu la scène depuis le balcon de sa résidence.

Elle a vu deux grands cabas en plastique éparpillés sur le sol, "des pièces de monnaie, des paquets de cigarette", et le retraité sortir de sa voiture "avec une batte et une bombe lacrymogène". Il a tenté de les raisonner, "il était agrippé au fusil", relate Carmen Mouly, une autre voisine.

L'un des deux jeunes hommes, qui paraissaient "affolés", "a repris l'arme, a tiré une fois en l'air et deux fois dans sa direction", le touchant à la cuisse et à l'abdomen avant de récupérer leur butin et de prendre la fuite, souligne la première habitante.

Des pompiers arrivent aux urgences d'un hôpital de Marseille, le 20 août 2013 [Boris Horvat / AFP]
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Des pompiers arrivent aux urgences d'un hôpital de Marseille, le 20 août 2013
 

Son épouse, infirmière, à ses côtés dans la voiture avec leur petite-fille de 15 mois, lui a prodigué les premiers soins. Transporté à l'hôpital nord de Marseille dans un état grave, il est décédé dans la soirée.

Dans cette ville de plus de 34.000 habitants, tous saluaient vendredi l'acte héroïque de la victime, "mort pour une poignée de cigarettes", déplorait une passante, tandis que sa belle-fille, en larmes, témoignait à la presse de son "courage".

Déjà braqué par le passé à Marseille, "il ne supportait pas l'injustice", a-t-elle dit à la presse. "C'était un homme qui voulait un monde parfait, il s'est senti obligé d'intervenir", a déclaré un autre proche.

 

Marche silencieuse lundi

Le drapeau de la mairie était en berne "en hommage à cet homme dont je salue l'acte de courage, qu'il a payé de sa vie", a déclaré à l'AFP Eric Le Dissès, maire DVD de Marignane. Une marche silencieuse aura lieu lundi à 18h00.

Selon un de ses anciens collègues d'Air France, "il était l'illustration exacte de ce qui est arrivé, d'une honnêteté et d'une rigueur inébranlables. C'était une personne de confiance, tout à fait fiable dans son travail".

 
 

Sur place, le buraliste braqué ne cachait pas son émotion. "Je ne connaissais pas ce monsieur, mais ça me choque beaucoup plus que l'agression, ça me fait de la peine, surtout pour sa famille, c'est un acte très courageux", a-t-il souligné.

Il faisait encore jour quand "deux jeunes gens cagoulés et armés sont entrés", vers 18H, à "La civette du rampal".

"Ils m'ont mis en joue et m'ont fait mettre les mains sur la tête avant de repartir avec le contenu de la caisse, a relaté cet homme, s'exprimant sous couvert d'anonymat. Il devait être entendu par la police dans l'après-midi.

Un des deux braqueurs présumés, qui, hasard du calendrier, fêtait ses 18 ans jeudi, connu pour une série de délits, a été interpellé à Vitrolles, près de Marignane. Considéré comme l'auteur de l'homicide, il a été placé en garde à vue à la brigade de répression du banditisme (BRB) de la police judiciaire de Marseille. Son complice est toujours en fuite.

Ce nouvel homicide intervient après un été meurtrier à Marseille où le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, acommpagné de cinq ministres, a annoncé mardi de nouveaux renforts policiers.

 

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