En direct
A suivre

Saint-Denis : les commerces fermés à 20 heures

Des policiers sécurisent une rue commerçante à Saint-Denis le 26 juillet 2013 [Fred Dufour / AFP/Archives] Des policiers sécurisent une rue commerçante à Saint-Denis le 26 juillet 2013 [Fred Dufour / AFP/Archives]

Soixante-dix commerces de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) n'ont plus le droit, depuis le 27 juillet et pour trois mois, d'ouvrir après 20H00 à cause de nuisances liées à l'alcool et la drogue, a indiqué vendredi la mairie, confirmant une information du Parisien.

"Depuis le déplacement du commerce du crack de Stalingrad (dans le nord de Paris) aux environs de la gare en 2008, on a eu beaucoup de difficultés dans le quartier, qui était devenu un spot de ceux qui voulaient s'alcooliser sur la voie publique", a expliqué Stéphane Peu, adjoint au maire.

De nombreuses échoppes, comme des salons de coiffure, des taxiphones ou des épiceries, vendaient illégalement de l'alcool. Des riverains excédés ont envoyé des pétitions et des courriels à la municipalité et à la police pour trouver un moyen de mettre un terme aux nuisances.

"Il y a eu une réunion avec le commissaire et une quarantaine de riverains. Après discussions, on a décidé de prendre un arrêté (municipal) de fermeture à 20H00 dans quatre rues, qui excepte les bars, les restaurants et les boulangeries", jusqu'au 27 octobre, a dit M. Peu, soulignant qu'il s'agissait "d'une première" dans l'histoire de la commune qui abrite le Stade de France.

Un second arrêté vise toutefois cinq bars nominativement, "des établissements multirécidivistes dans des affaires de tapage nocturne ou de stupéfiants", a-t-on précisé de même source.

Parmi les 70 enseignes concernées par l'arrêté, beaucoup baissaient habituellement leur rideau à 20H00 ou avant, a souligné la mairie de cette commune de 100.000 habitants, précisant que l'arrêté "n'a pas été attaqué devant les tribunaux".

La décision a été appliquée, "sauf cinq récalcitrants" lors de la première semaine, ce qui a contraint la police à mettre une dizaine de contraventions, préalable à des fermetures administratives.

La mairie communiste, qui avait choisi de ne pas communiquer l'arrêté à la presse fin juillet, juge après trois semaines la mesure "très positive", avec une forte baisse des nuisances et des dégradations sur la voie publique.

Une habitante du quartier concerné, qui n'a pas souhaité que l'AFP divulgue son nom par crainte de représailles, s'est félicitée de la décision. "Ca nous a changé la vie. Ca faisait deux années que l'on ne dormait plus. Maintenant on voit des patrouilles de police, des fourgons de CRS et le calme est enfin revenu. On espère que l'arrêté sera prolongé", a-t-elle confié.

La municipalité de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) a également pris un arrêté municipal, valable du 1er juin au 31 décembre, interdisant l'ouverture des commerces dans une partie de la principale rue commerçante après 22H00.

Pour la mairie, l'objectif est de lutter contre des problèmes de squat et d'alcoolisme dans la rue, et d'hygiène dans certains restaurants.

Depuis l'arrêté, "les actes d'alcoolisme et de petite délinquance ont largement diminué, ainsi que le tapage nocturne", a précisé Julien Zoughebi, directeur de cabinet du maire (PCF) de Villeneuve-Saint-Georges.

Une association de commerçants, créée à la suite de cet arrêté et qui avait déposé un recours, a été déboutée par le tribunal de commerce. Le président de l'association, Selvarasa Selva, qui tient une épicerie-taxiphone, a indiqué à l'AFP avoir fait appel de cette décision.

"A partir de 21H00-22H00, les gens rentrent du travail" via la gare RER toute proche, "ils viennent acheter à manger, appeler au pays... J'ai perdu environ 16.000 euros en trois mois. Si ça continue, il n'y aura plus de commerces dans la rue", a-t-il estimé.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités