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Marignane : un jeune en examen, son complice recherché

Vue le 23 août 2013 de la devanture d'un bureau de tabac braqué la veille à Marignane [Boris Horvat / AFP] Vue le 23 août 2013 de la devanture d'un bureau de tabac braqué la veille à Marignane [Boris Horvat / AFP]

Un jeune homme de 18 ans a été mis en examen samedi soir, tandis que son complice restait recherché, après la mort d'un sexagénaire à Marignane (Bouches-du-Rhône), tué pour avoir tenté d'arrêter le duo, auteur du braquage d'un bureau de tabac.

Il a été mis en examen pour "vol avec arme" et "meurtre afin d'assurer l'impunité de son auteur", faits passibles de la réclusion criminelle à perpétuité, avant d'être écroué, a déclaré à l'AFP le procureur adjoint à Aix-en-Provence, Denis Vanbremeersch.

Le magistrat avait indiqué quelques heures plus tôt en conférence de presse que "l'ensemble des témoignages viennent confirmer le caractère volontaire du meurtre".

Le garçon, qui a eu 18 ans jeudi jour des faits, est connu pour une douzaine de délits, principalement des vols avec dégradation ou effraction, et a été condamné trois fois par le tribunal pour enfants, a précisé le procureur.

Au moment des faits, il exécutait une peine de quatre mois avec mise à l'épreuve. Suivi par la protection judiciaire de la jeunesse, il avait répondu à la plupart des convocations, mais sa personnalité se révélait, selon le juge des enfants, "de plus en plus fuyante et hermétique à tout accompagnement social et éducatif", a indiqué M. Vanbremeersch.

Des fleurs déposées le 23 août 2013 sur un trottoir de Marignane en hommage au retraité tué lors du braquage [Boris Horvat / AFP]
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Des fleurs déposées le 23 août 2013 sur un trottoir de Marignane en hommage au retraité tué lors du braquage
 

"Dans ce cas de figure, il est clair que lors d'un compte rendu qu'on n'aurait pas manqué d'avoir au début de l'automne, une révocation de cette mise à l'épreuve aurait très vraisemblablement été envisagée", a-t-il ajouté.

Interrogé au cours de la conférence de presse sur l'attitude du suspect, gardé à vue pendant près de 48 heures, le directeur adjoint de la PJ Christian Sivy a indiqué qu'"il nous dit qu'il prend conscience de la gravité des faits et qu'il est désolé pour la famille et les proches".

Jeudi en fin d'après-midi il faisait encore jour quand deux jeunes gens cagoulés et armés d'un fusil à pompe sont entrés à "La Civette du rampal", commerce tenu depuis six ans par un quinquagénaire qui n'avait eu aucun problème jusque-là.

"Ils m'ont mis en joue et m'ont fait mettre les mains sur la tête" avant de repartir avec le contenu de la caisse et des cartouches de cigarettes, a raconté le buraliste.

Dans un second temps, Jacques Blondel, un retraité d'Air France âgé de 61 ans, qui revenait de la plage avec sa femme et sa petite-fille de 15 mois, s'est retrouvé nez à nez avec les malfaiteurs. Selon des propos rapportés par l'un des témoins, il aurait décidé d'intervenir, indiquant à son épouse: "Ils vont faire un mauvais coup".

Le procureur adjoint à Aix-en-Provence, Denis Vanbremeersch, lors d'un point presse le 24 août 2013 [Franck Pennant / AFP]
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Le procureur adjoint à Aix-en-Provence, Denis Vanbremeersch, lors d'un point presse le 24 août 2013
 

Le retraité a alors percuté le scooter. D'après un témoin, il a tenté de raisonner les braqueurs, agrippant le fusil, mais l'un des deux jeunes, qui paraissaient "affolés" selon un autre témoin, "a repris l'arme, a tiré une fois en l'air et deux fois dans sa direction".

Quelques minutes plus tard, l'un d'eux était interpellé à Vitrolles et placé en garde à vue à la PJ de Marseille. Son complice restait recherché samedi soir.

Évoquant la responsabilité des auteurs, le procureur Vanbremeersch a souligné qu'"il leur faut maintenant réparer, avancer vers plus d'intelligence, et cela commence par se faire connaître pour celui qui n'a pas encore été interpellé".

Selon le magistrat, l'épouse de Jacques Blondel a présenté son époux "comme quelqu'un qui n'était pas belliqueux, qui ne nourrissait aucune haine à l'encontre de quiconque et était seulement épris de justice". "Je reprends ses propos: 'quand il a compris que ces jeunes avaient commis un acte répréhensible, il a jugé de son devoir d'intervenir'", a ajouté le procureur.

"On est tous sous le choc", a déclaré samedi le frère du mis en examen. "On n'aurait jamais pensé que mon petit frère aurait fait un truc comme ça, un braquage", a dit Hichem, 28 ans, venu au TGI d'Aix où son frère a été présenté. "Je pense que c'est plus un accident par inconscience qu'un meurtre de sang-froid".

"Je compatis pour la famille Blondel qui a perdu un proche, un père, un grand-père. Je fais toutes mes condoléances, je m'excuse personnellement", a-t-il ajouté.

Depuis le drame, Marignane, petite cité réputée calme du bord de l'étang de Berre, est sous le choc. La municipalité a décidé d'organiser lundi à 18h00 une marche en hommage à la victime.

 

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