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Trafics présumés de bébés roms à Marseille

Un nouveau-né dans une maternité [Didier Pallages / AFP/Archives]
Par Mis à jour le Publié le

Deux informations judiciaires ont été ouvertes à Marseille et Ajaccio pour trafic présumé de bébés roms portant sur la vente, jusqu'à 10.000 euros, de plusieurs nourrissons, dans des conditions rappelant d'autres affaires similaires.

Le procureur de Marseille Brice Robin doit tenir une conférence de presse vendredi à 15h avec un haut responsable de la police judiciaire pour donner plus de détails.

C'est aussi dans la journée de vendredi que plusieurs personnes impliquées à Marseille dans ce trafic présumé devraient être déférées au parquet de Marseille, qui a ouvert une information judiciaire en juillet, indique-t-on de sources judiciaire et proche de l'enquête, confirmant une information de RMC.

Dans le volet marseillais de cette affaire, la police judiciaire, agissant sur commission rogatoire, a entendu au moins cinq personnes, pour la vente d'au moins un nourrisson né à Marseille d'une mère rom et cédé, pour environ 10.000 euros selon RMC, à un couple de la communauté sédentarisée des gens du voyage.

Une tentative de vente empêchée

Une tentative de vente d'un deuxième bébé aurait été empêchée par la police au dernier moment.

A Ajaccio, où l'information judiciaire a été ouverte en juin sur des faits remontant au printemps, deux ou trois ventes de bébés auraient eu lieu, indique-t-on de source judiciaire. Des femmes enceintes, venues de Roumanie, auraient accouché à Ajaccio, sous fausse identité.

Les nourrissons auraient été vendus de 8 à 10.000 euros, souligne la même source, sans pouvoir préciser, à ce stade de l'enquête, qui étaient les acheteurs et dans quel but étaient vendus ces nourrissons.

Ces deux affaires rappellent des cas similaires survenus ces dernières années.

La plus retentissante concerne celle dite des "bébés bulgares", lorsqu'en 1993 et surtout entre 2001 et 2005 des mères bulgares avaient été acheminées en France pour y abandonner 23 nourrissons pour des sommes de 3.000 à 7.500 euros à des parents tsiganes, majoritairement stériles. Les mères ne percevaient qu'une faible part de ce montant, l'essentiel revenant aux intermédiaires bulgares et français du trafic.

Ces derniers avaient été condamnés en février 2007 par le tribunal de Bobigny à des peines fermes de deux à six ans de prison, pour "traite d'êtres humains".

En juin, un couple de gens du voyage de Seine-et-Marne qui ne pouvait a priori pas avoir d'enfant avait également acheté pour 15.000 euros un nourrisson de trois semaines auprès d'une mère rom. L'enfant avait été retrouvé sain et sauf chez ses acheteurs.

En novembre 2007, deux couples de Roumains soupçonnés d'avoir proposé deux nourrissons à la vente pour 5.000 euros chacun à des gens du voyage avaient également été interpellés à Denain (Nord).

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