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La grande braderie s'invite à Lille

Un stand de la braderie le 1er septembre 2012 à Lille [Philippe Huguen / AFP/Archives] Un stand de la braderie le 1er septembre 2012 à Lille [Philippe Huguen / AFP/Archives]

"On cherche tout et rien, c'est au coup de coeur", résume Serge, un retraité de Calais en arpentant samedi les rues de Lille, transformées en royaume de la chine le temps du week-end.

Plus de deux millions de personnes étaient attendues samedi et dimanche dans la capitale des Flandres, où 10.000 exposants, particuliers, brocanteurs professionnels ou amateurs, et commerçants se partagent 100 kilomètres d'étals.

Comme chaque année, la maire (PS) de Lille a fait un tour à la braderie, accompagnée cette fois notamment du ministre délégué à la Ville François Lamy.

"J'adore les brocantes et les braderies, et celle-là, c'est la plus belle", a déclaré à l'AFP Mme Aubry, qui s'est arrêtée devant plusieurs stands de brocanteurs et s'est rendue sur le stand du parti socialiste.

"Je suis très heureuse de voir des gens qui viennent de toute la France et des étrangers très nombreux dans cette ambiance bon enfant", a-t-elle souligné.

Le centre de Lille est devenu dès l'aube un gigantesque vide-grenier. "Ici, vous pouvez trouver des choses que vous cherchez depuis des années... faut pas venir avec des idées préconçues", explique Serge à l'AFP, accompagné de sa femme Nicole.

"Y a plein de belles choses, profitez-en, c'est encore le début", lance Nathalie à la cantonade. Vêtements de marque, tableaux, lampes, vaisselle... cette enseignante lilloise de 48 ans dit avoir vidé sa cave, son grenier et ses placards.

Cette mère de famille, qui vend chaque année à la braderie "pour débarrasser, pour le fun et un peu pour les sous", espère gagner "5-600 euros" dans la journée.

William est lui venu de Brighton, où il tient une boutique d'antiquités. "Il y a beaucoup de choses intéressantes et peu courantes ici, beaucoup plus qu'en Angleterre", souligne-t-il, une sacoche ancienne en cuir en parfait état à la main, achetée 25 euros.

Si la braderie ouvrait officiellement samedi à 14H00, de nombreux exposants sont sur place depuis plusieurs jours pour s'assurer un bon emplacement.

 

Les brocanteurs menacés par internet

Les brocanteurs professionnels disposent eux de places réservées, comme Bernard, 63 ans, qui tient une brocante dans le Nord, et s'installe chaque année au même endroit, le long de l'hôtel de ville.

Sur son stand, des pendules et des horloges, une porte transformée en fenêtre... "que des petits prix, 60-100 euros", dit-il.

"J'ai pris les invendus du magasin mais on ne va pas appeler ça des invendus puisqu'il n'y a plus de clients qui viennent dans le magasin", regrette-t-il, désabusé.

Internet et la prolifération des vide-greniers où vendent des "faux particuliers", brocanteurs au noir, ont profondément bouleversé le métier de brocanteur, selon des témoignages recueillis par l'AFP.

"Avant, on avait encore des prix de référence, maintenant il n'y a plus de prix", explique à l'AFP Evelyne, 60 ans, qui tient une brocante à Bavay (Nord).

"Ca, ça peut valoir 50 centimes ou 200 euros", dit-elle en montrant une petite étagère métallique rouge provenant d'un garage automobile.

Elle annonce 75 euros à un homme intéressé. "Le machin me convient mais c'est le prix qui ne me convient pas", répond celui-ci, il s'en va sans même tenter de négocier.

Poupées des années 30 à 50, vieux habits et vieux chapeaux, paravent, fauteuils de bridge... "j'ai pris des objets hétéroclites", commente la sexagénaire.

"Le marché évolue tellement vite", explique-t-elle : "le 50 c'est passé, maintenant, c'est les années 70, les meubles rustiques, c'est fini aussi".

Quelque 2.000 policiers, gendarmes et douaniers sont mobilisés pour assurer la sécurité de la braderie de Lille.

Une automobiliste présentant une alcoolémie de 0,55 g par litre de sang a blessé légèrement dans la nuit de samedi à dimanche une vingtaine de personnes en forçant le passage dans une rue très fréquentée.

 

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