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Takieddine remis en liberté

L'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine, le 12 avril 2013 à Paris [Jacques Demarthon / AFP/Archives] L'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine, le 12 avril 2013 à Paris [Jacques Demarthon / AFP/Archives]

La cour d'appel de Paris a ordonné lundi la remise en liberté de l'homme d'affaires Ziad Takieddine qui, soupçonné d'avoir voulu fuir la France, est écroué à ce titre depuis le 31 mai, ont annoncé à l'AFP ses avocats.

"C'est une grande satisfaction d'avoir été entendu par une chambre de l'instruction lucide", a déclaré après l'audience au palais de justice de Paris Me Dominique Penin, accompagné de ses confrères Mes Henri Leclerc et Stéphane Sebag.

Personnage clé de l'enquête sur le volet financier de l'affaire Karachi, M. Takieddine est soupçonné d'avoir cherché à se procurer contre 200.000 dollars un passeport diplomatique de la République dominicaine.

C'est lors d'une perquisition, le 11 avril à son domicile parisien, que les policiers avaient découvert un courriel leur laissant penser que M. Takieddine allait se faire délivrer ce document.

Qualifiant de "fable" le projet de fuite prêté à leur client, ses avocats avaient demandé sa remise en liberté. Les juges Roger Le Loire et Renaud van Ruymbeke ont accédé à cette demande, le 22 juillet, tout en conditionnant sa remise en liberté au versement d'une caution de 4,3 millions d'euros.

Ses avocats, qui soutiennent que M. Takieddine ne dispose pas d'une telle somme, ont contesté l'ordonnance des juges devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris.

Celle-ci a ordonné lundi après-midi une modification du contrôle judiciaire de M. Takieddine, en annulant la demande de caution, ont précisé les avocats.

Cette décision de la cour d'appel a été confirmée à l'AFP de source judiciaire.

M. Takieddine, qui devrait être libéré lundi soir selon eux, demeure sous contrôle judiciaire, avec notamment interdiction de quitter le territoire.

Déjà plusieurs fois mis en examen dans le dossier Karachi, il a de nouveau été mis en examen le 31 mai pour "corruption d'agent public étranger", "escroquerie", "détournement d'objet saisi", "blanchiment", "fraude fiscale" et "organisation frauduleuse d'insolvabilité". Des qualifications renvoyant à quatre dossiers distincts.

Dans l'enquête sur le volet financier de l'affaire Karachi, également instruite par les juges Le Loire et van Ruymbeke, l'homme d'affaires franco-libanais est soupçonné d'avoir joué un rôle central dans un système de commissions et rétrocommissions illégales en marge de contrats d'armement conclus en 1994 avec le Pakistan et l'Arabie saoudite.

Le 20 juin dernier, alors qu'il était en détention, M. Takieddine a reconnu de manière spectaculaire devant les juges des versements d'argent pour la campagne présidentielle d’Édouard Balladur en 1995, provenant de commissions perçues au titre de son intervention dans des contrats d'armement conclus avec le Pakistan (Agosta) et l'Arabie Saoudite (Sawari II).

M. Takieddine avait affirmé avoir fait ces versements en liquide avec son associé Abdulrahman El-Assir à la demande de membres de l'entourage de M. Balladur, Nicolas Bazire et Thierry Gaubert, tous deux proches de Nicolas Sarkozy, qui ont contesté ces accusations.

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