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De bien drôles passages piétons

Rue Villiers-de-l’Isle-Adam (20e)[Mickaël Sizine pour DirectMatin.fr]

Les passages piétons sortent des clous. Depuis cet été, de surprenants marquages au sol fleurissent un peu partout à Paris, dans les ruelles où la vitesse est limitée à 30 km/h.

Ils prennent la forme de portées musicales, de clous (comme au début du XXe siècle), de petits rectangles, de l’inscription «Zone 30» ou encore de pixels, et remplacent les traditionnelles bandes blanches permettant de traverser la chaussée.

«Ces nouveaux marquages sont testés jusqu’à décembre à l’intérieur des voies apaisées, où la vitesse est réduite. En dehors, nous conservons les bandes classiques», explique Julien Bargeton, adjoint chargé des déplacements. «Cela permet aux automobilistes, aux cyclistes et aux piétons de mieux repérer ces zones et donc de savoir quel comportement adopter.»

 

Faire ralentir les voitures

Cinq marquages différents sont testés dans vingt-trois «zones 30» et zones dites «de rencontre», c’est-à-dire semi-piétonnes (vitesse limitée à 20 km/h), comme dans les quartiers du Marais (3e-4e), du Sentier (2e) ou encore des Abbesses (18e).

Certains de ces nouveaux passages piétons ont d’ailleurs été imaginés pour renverser les habitudes de circulation. C’est notamment le cas de la portée, dont les lignes continues et perpendiculaires aux trottoirs, dans le sens de la traversée des passants, poussent les véhicules à s’arrêter comme à un stop.

«Les voitures et les scooters empiètent moins sur les passages piétons au feu rouge. C’est assez efficace», souligne Mathieu, 33 ans, rue Michel-le-Comte (3e). Un avis qui n’est pas partagé par Mireille, cycliste à Paris depuis une trentaine d’années : «On se demande un peu à quoi ça sert. Je ne suis pas très emballée. Mais au moins, c’est plus visible que des petits rectangles ou des clous.»

 

Un nouveau code de la route

D’autres repères au sol, comme ceux semblables à des pixels, suscitent davantage l’interrogation des badauds. «J’ai cru que c’était du street art» s’étonne Nadège, 26 ans, face au passage de la rue Villiers-de-l’Isle-Adam (20e).

«Nous n’avons pas pris de libertés avec le code de la route, souligne Julien Bargeton. Tout a été mis au point en partenariat avec la préfecture de police et la Délégation à la sécurité et à la circulation routières du ministère de l’Intérieur.»

Après avoir recueilli les impressions des Parisiens, la municipalité devrait sélectionner «un ou plusieurs projets» pour les étendre à l’ensemble des 560 kilomètres de voies à vitesse réduite. Soit plus d’un tiers des rues de la capitale.

 

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