Alain, poursuivi pour exhibition sexuelle par le tribunal de Périgueux, pourra continuer de se balader nu dans les bois. La décision a été rendue hier mercredi.
Poursuivi par le tribunal de grande instance de Périgueux (Dordogne) pour exhibition sexuelle, Alain, 51 ans, avait défendu lors de son procès en juillet « son droit à la randonnée naturiste ». Les faits remontent à février 2013. Cet homme, professeur d’agro-alimentaire dans le civil et originaire de Charente Maritime, se promenait dans les bois de la Roche-Chalais, en Dordogne. Mais Alain a une petite particularité : il pratique la randonné nu. « Une pratique en harmonie avec la nature », selon lui. « Je recherchais des lieux très isolés, sur des chemins où je pouvais me cacher facilement », avait-il alors expliqué.
Malheureusement pour lui, une grand-mère qui se promenait elle aussi, avec son petit-fils, l’avait pris en flagrant délit d’exhibition. Elle avait noté sa plaque d’immatriculation avant de la transmettre à la gendarmerie. Pour sa défense, Alain avait expliqué au Juge s’être caché dans des fourrés lorsqu’il a entendu des bruits, prouvant qu’il ne s’agissait donc pas d’exhibitionnisme. Il avait même accusé la femme d’avoir fait demi-tour pour « voir la bête. »
Le tribunal a suivi le parquet
Lors du procès, le parquet avait requis la relaxe, au motif que « l'intention » d'exhibition sexuelle n'était pas prouvée, d'autant que le prévenu s'était blessé en tentant de se soustraire au regard de la passante. Le tribunal a donc suivi le parquet dissociant « l'exhibition sexuelle du naturisme en liberté », comme l’a indiqué l’avocat d’Alain, Me Tewfik Bouzenoune. « Il ne s'agit pas de randonneurs nus qui se promènent, mais de personnes qui pratiquent le naturisme avec précaution », a-t-il tenu à préciser.
Interrogé hier par Le Parisien, Alain admet que sa « seule erreur a été de (me) promener seul ce jour-là. » Il indique par ailleurs que « 2.000 randonneurs naturistes sont répertoriés sur tout le territoire français et qu’il est difficile d'organiser une randonnée avec plusieurs participants », même s’il privilégie la randonnée nue en groupe.
En revanche le tribunal n'a pas accédé à la requête de son avocat, qui souhaitait la saisine de la Cour de cassation d'une question préalable de constitutionnalité (QPC) pour mieux définir l'exhibition sexuelle. «Mon seul et unique objectif, c'est de ne pas choquer un éventuel passant», a conclu Alain.
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