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Manifestation de soutien au bijoutier de Nice

Des personnes manifestent à Nice en soutien au bijoutier qui a tué un des braqueurs, à Nice le 16 septembre 2013  [Jean-Christophe Magnenet / AFP] Des personnes manifestent à Nice en soutien au bijoutier qui a tué un des braqueurs, à Nice le 16 septembre 2013 [Jean-Christophe Magnenet / AFP]

Près d'un millier de personnes se sont rassemblées lundi à Nice pour protester contre les violences dont sont victimes les commerçants, trois jours après la mise en examen pour homicide volontaire d'un bijoutier niçois qui avait abattu un braqueur, un rassemblement jugé "indécent" par la famille du jeune homme abattu.

Parmi la foule massée sur la place Masséna, en centre-ville, figurait Yann Turk, le fils du bijoutier, pressé de toutes parts par des gens venus lui dire combien ils avaient été "bouleversés" par cette affaire.

Sur la place Masséna, en milieu de journée, un millier de personnes selon les organisateurs, 800 selon la préfecture, se sont réunies à l'appel de commerçants, dont certains avaient fermé leur rideau quelques dizaines de minutes, en solidarité, pendant la manifestation.

Le maire de Nice Christian Estrosi et le président du conseil général Eric Ciotti, parmi d'autres élus UMP, étaient également présents. "Quand un Niçois est agressé, mon devoir est d'être à ses côtés", a expliqué le maire, déplorant qu'il y ait une "forte incitation du gouvernement à la violence et à la délinquance", en référence à la réforme pénale en préparation.

L'ancien maire Jacques Peyrat (ex-allié du FN), de nouveau candidat aux municipales de 2014, était là aussi au milieu des commerçants, de clients venus les soutenir et d'autres manifestants, dont beaucoup, interrogés par l'AFP, disaient avoir été eux-mêmes victimes d'agressions.

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls doit se rendre à Nice mardi pour rencontrer les commerçants niçois, aux côtés de la ministre de l'Artisanat, du commerce et du tourisme Sylvia Pinel.

"Pas une manifestation politique"

 

Le maire UMP de Nice Christian Estrosi (g), le fils du bijoutier Yann Turk (c) et le député UDI des Alpes-Maritimes Rudy Salles (d) manifestent dans le centre de Nice, le 16 septembre 2013 [Jean-Christophe  Magnenet  / AFP]
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Le maire UMP de Nice Christian Estrosi (g), le fils du bijoutier Yann Turk (c) et le député UDI des Alpes-Maritimes Rudy Salles (d) manifestent dans le centre de Nice, le 16 septembre 2013
 

"On ne s'identifie pas du tout à ces gens-là, qui ont profité de l'occasion pour faire de la politique, ce n'est pas notre but", a réagi Jan Arin, l'un des organisateurs du rassemblement.

Jan Arin s'est dit opposé à l'"autodéfense" des commerçants, demandant plutôt au gouvernement de "subventionner" les bijoutiers "comme il le fait pour les buralistes", afin que ceux-ci puissent s'équiper en systèmes de protection efficaces.

Ce bijoutier niçois s'est cependant dit "touché" par le nombre de commerçants et de clients ayant répondu à l'appel des organisateurs. "Le quotidien du bijoutier est devenu invivable, il faut le vivre pour le comprendre", a-t-il témoigné, lui qui a déjà fait l'objet de deux prises d'otage dans le cadre de son métier.

"On sent bien cette inquiétude grandissante" chez les bijoutiers, les buralistes, les restaurateurs, a renchéri Bernard Chaix, président de l'Office du commerce et de l'artisanat de Nice.

Plusieurs centaines de personnes se sont ensuite dirigées vers le palais de justice, protégé par les forces de l'ordre, scandant : "Libérez le bijoutier" ou encore "Taubira démission".

"La justice, c'est pas Facebook, c'est pas Twitter", s'est insurgé lundi l'un des quatre avocats de la famille d'Anthony Asli, le braqueur tué par un bijoutier à Nice, estimant que la justice "ne peut être rendue sous la pression de l'opinion publique".

Des personnes manifestent à Nice en soutien au bijoutier qui a tué un des braqueurs, à Nice le 16 septembre 2013  [Jean-Christophe Magnenet / AFP]
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Des personnes manifestent à Nice en soutien au bijoutier qui a tué un des braqueurs, à Nice le 16 septembre 2013
 

"Aujourd'hui on prend la défense d'un assassin!", s'est insurgée Alexandra Asli, la soeur du jeune braqueur tué, faisant allusion au bijoutier mis en examen. "Qu'il aille en prison comme n'importe quel délinquant", a-t-elle asséné, réfutant la thèse de la légitime défense.

Sur la Toile, le soutien au bijoutier ne faiblissait pas. Une page Facebook intitulée "Soutien au bijoutier de Nice", comptait près de 1,6 million de "fans" lundi après-midi, chiffre qui suscitait des interrogations, certains criant au bidonnage. Une pétition électronique, créée le jour du braquage, a recueilli plus de 58.000 signatures.

Après la manifestation, Yann Turk a par ailleurs indiqué à l'AFP, avoir lancé ce week-end sur le site www.lepotcommun.fr un appel aux dons "pour faire face aux frais d'avocat qui sont énormes et aux frais de déplacement pour aller rendre visite à (son) père", assigné à résidence à l'extérieur du département des Alpes-Maritimes. Mais aussi, précise la famille Turk sur le site, pour "assumer les frais liés au braquage". Elle avait recueilli lundi après-midi 113 euros de huit donateurs différents.

 

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