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Hollande de retour à Florange jeudi

François Hollande lors de la campagne présidentielle le 24 février 2013 sur le site d'ArcelorMittal à Florange (Moselle) [Jean-Christophe Verhaegen / AFP] François Hollande lors de la campagne présidentielle le 24 février 2013 sur le site d'ArcelorMittal à Florange (Moselle) [Jean-Christophe Verhaegen / AFP]

Comme il l'avait promis avant son élection, François Hollande retourne jeudi sur le site lorrain d'ArcelorMittal à Florange (Moselle), pour une visite délicate, alors que les salariés ont fait de la fermeture des hauts fourneaux de leur usine en avril dernier le symbole d'"une trahison" du chef de l'Etat.

Le président de la République se rendra également à Pompey en Meurthe-et-Moselle, où un site du fabricant américain Crown Bevcan (canettes métalliques pour boissons) offre un exemple de reconversion réussi en contrepoint du traumatisme qu'a constitué la fermeture des hauts fourneaux de Florange, les derniers encore en activité en Lorraine.

Le secrétaire général de FO Jean-Claude Mailly a d'ores et déjà prévenu que ce déplacement de M. Hollande se ferait "à ses risques et périls", car "il n'effacera pas l'affront que les salariés de Florange ont ressenti" à la fermeture des hauts fourneaux.

A l'époque, les salariés avaient déposé une stèle devant leur usine pour dénoncer une "trahison" du chef de l'Etat, très vite enlevée par la mairie d'Hayange avant d'être récemment vendue aux enchères à un entrepreneur de la région.

Le président "prend un risque, en ce sens où il avait pris des engagements pendant la campagne et in fine, même si sur le plan social il y a eu des négociations, il y a une grosse déception puisque les hauts fourneaux ont fermé", a expliqué Jean-Claude Mailly.

La stèle déposée devant l' usine pour dénoncer une "trahison" du chef de l'Etat, le 24 avril 2013 [Jean-Christophe Verhaegen / AFP/Archives]
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La stèle déposée devant l' usine pour dénoncer une "trahison" du chef de l'Etat, le 24 avril 2013
 

Cette visite a en tout cas déjà fait un mécontent. Dimanche, alors que le projet de François Hollande de retourner à Florange avait déjà fuité dans la presse du matin, Arnaud Montebourg avait manifesté un certain agacement à une question de France 3 lui demandant s'il serait du voyage.

"Ecoutez si on m'invite je viendrai", mais "je suis pas du tout au courant". Ca n'est pas sûr ce voyage alors ? "Je ne crois pas non", avait-il éludé. Le ministre du Redressement productif avait été au centre d'une crise de l'exécutif à l'automne dernier. Après avoir plaidé de toutes ses forces pour une nationalisation temporaire du site, M. Montebourg n'avait finalement pas eu gain de cause au terme d'un bras de fer avec Jean-Marc Ayrault, tranché par l'Elysée. Il avait été jusqu'à mettre sa démission en balance.

Un pacte Etat-Région dans les bagages

François Hollande s'était rendu à Florange le 24 février 2012, quand il était candidat à l'élection présidentielle. Cette visite avait soulevé une vague d'espoir chez les salariés de l'entreprises, alors que les hauts fourneaux du site sidérurgique étaient menacés de fermeture. Et M. Hollande avait promis de revenir une fois élu.

Le candidat PS s'était alors engagé, s'il remportait la présidentielle, à faire en sorte "qu'une grande firme qui ne veut plus d'une unité de production" soit obligée de le mettre en vente. Cet engagement a pris la forme d'une proposition de loi un peu en retrait puisqu'elle oblige seulement les entreprises de plus de 1.000 salariés à rechercher un repreneur, sous peine de pénalités. Le texte sera soumis au vote de l'Assemblée nationale le 1er octobre.

Après l'arrêt des hauts fourneaux qui a touché 629 salariés, sur les quelque 2.500 employés à Florange, et le refus de la nationalisation temporaire prônée par M. Montebourg, un accord avec le gouvernement est intervenu, selon lequel le groupe ArcelorMittal s'est engagé à investir 180 millions d'euros sur le site sur cinq ans.

Pour sa visite, M. Hollande arrive avec dans ses bagages un pacte Etat-région signé mardi dernier à Matignon entre Jean-Marc Ayrault et le président PS de la région Lorraine Jean-Pierre Masseret qui prévoit pour la période 2014-2016 des investissements de 300 millions d'euros en faveur de projets lorrains jugés innovants.

Le chef de l'Etat, qui doit rencontrer des représentants l'intersyndicale de Florange puis des élus et des chefs d'entreprises à la préfecture, devrait développer et détailler les mesures de ce plan jeudi

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