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Hollande attendu à Florange par les salariés d'Arcelor

Le président François Hollande, le 25 septembre 2013 à l'Elysée à Paris [Pierre Andrieu / AFP] Le président François Hollande, le 25 septembre 2013 à l'Elysée à Paris [Pierre Andrieu / AFP]

Comme il l'avait promis, François Hollande revient jeudi à Florange, où il est attendu de pied ferme par les salariés d'ArcelorMittal, cinq mois après la fermeture des hauts fourneaux de leur aciérie, qu'ils considèrent comme "une trahison" du chef de l'Etat.

Avant l'arrivée du président de la République prévue à 09H00, la CGT a appelé les salariés à manifester devant les bureaux de l'usine. Les autres syndicats ne se sont pas joints à cet appel mais laissé les salariés libres d'exprimer leur mécontentement.

"Si M. Hollande vient uniquement nous redire ce qu'on sait déjà et serrer des mains, ça n'a aucun intérêt. Si c'est uniquement pour honorer sa promesse de revenir, ça ne suffit pas et ça risque de se retourner contre lui. On n'est pas dans un show médiatique", a d'ores et déjà averti Edouard Martin, le charismatique leader local de la CFDT, alors que quelque 120 journalistes doivent suivre la visite présidentielle.

Walter Broccoli, représentant de FO a lui aussi prévenu que M. Hollande ne serait certainement "pas reçu les bras ouverts comme il l'avait été en février 2012". A l'époque, dans la dernière ligne droite de la présidentielle, le candidat PS avait reçu un accueil triomphal.

François Hollande, candidat à la présidence, sur le site d'ArcelorMittal à Florange, le 24 février 2012 [Jean-Christophe Verhaegen / AFP/Archives]
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François Hollande, candidat à la présidence, sur le site d'ArcelorMittal à Florange, le 24 février 2012
 

Juché sur le toit d'une camionnette, il s'était bien gardé de promettre explicitement la sauvegarde des hauts fourneaux, mais s'était engagé à proposer une loi pour qu'une "grande firme qui ne veut plus d'une unité de production" soit obligée de trouver des repreneurs.

Ce texte -une proposition de loi -, qui doit être voté à l'Assemblée nationale le 1er octobre, avant d'être examiné par le Sénat, se limite finalement à une simple obligation de recherche d'un repreneur.

A son arrivée, M. Hollande doit rencontrer rapidement la direction d'ArcelorMittal avant une table ronde, à huis clos, avec les organisations syndicales, prévue pour durer une heure et demie.

"Echange sans intermédiaires et sans tabous"

 

Pour le chef de l'Etat, il s'agit d'avoir un "échange sans intermédiaires et sans tabous", a indiqué son entourage. "La réunion sera consacrée à l'avenir de l'entreprise et de ses salariés" mais il est aussi "assez probable" qu'il y ait "un retour sur images. Ce n'est pas parce que les choses se stabilisent maintenant qu'elles n'ont pas été problématiques il y a quelques mois", ont souligné des conseillers de M. Hollande.

Après l'arrêt, en avril, des hauts fourneaux de Florange qui a touché 629 des quelque 2.500 salariés du site, FO avait déposé devant l'usine une stèle dénonçant la "trahison" de François Hollande.

Depuis, un accord entre le groupe et le gouvernement est intervenu, selon lequel le groupe ArcelorMittal s'est engagé à investir 180 millions d'euros sur le site sur cinq ans.

Le président, qui avait alors promis de retourner à Florange, arrive avec cette fois dans son escarcelle un pacte Etat-Région (2014-2016) prévoyant 300 millions d'euros d'investissements pour des projets lorrains innovants. Sur cette enveloppe, 33 millions, dont 15 de l'Etat, seront consacrés au site d'Arcelor pour le développement d'une technologie de production d'acier faiblement émettrice de CO2 baptisée Lis (Low impact steel).

Arnaud Montebourg, qui l'automne dernier avait menacé de démissionner après le refus par l'exécutif de son projet de nationalisation temporaire de Florange, sera le grand absent de ce déplacement. Officiellement, le ministre du Redressement productif est retenu par une réunion à Bruxelles. Mais il y a quelques jours, l'intéressé avait tout bonnement indiqué qu'il n'était "pas du tout au courant" de la visite présidentielle, signifiant ainsi qu'il n'était pas invité à accompagner le chef de l'Etat. La ministre de la Culture Aurélie Filippetti, élue de la région, la suivra elle de bout en bout.

Après Florange, où il visitera la filière froide d'Arcelor, M. Hollande participera à une table ronde à la préfecture avec des élus et des acteurs locaux. Il se rendra ensuite à Pompey (Meurthe-et-Moselle) où une usine du fabricant américain Crown Bevcan (canettes métalliques pour boissons) offre un exemple de reconversion réussi.

 

La stèle de Florange est à vendre

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