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Jeunet en clôture du festival de Saint-Sébastien

Jean-Pierre Jeunet et son épouse le 18 mai 2013 à Cannes [Anne-Christine Poujoulat / AFP/Archives] Jean-Pierre Jeunet et son épouse le 18 mai 2013 à Cannes [Anne-Christine Poujoulat / AFP/Archives]

Le réalisateur français Jean-Pierre Jeunet, mondialement connu pour "Le fabuleux destin d'Amélie Poulain", a clôturé samedi le festival de Saint-Sébastien avec son nouveau film, sur les aventures d'un petit garçon surdoué traversant l'Amérique.

Présenté en avant-première mondiale, "L'Extravagant Voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet" sortira en France le 16 octobre.

Ce film, tourné en trois dimensions et adapté du roman de l'Américain Reif Larsen, met en scène un garçon de 10 ans, très intelligent, passionné par la science et la cartographie.

Entre un père (interprété par Callum Keith Rennie) à l'âme de cowboy boy et une mère (Helena Bonham Carter) qui se consacre à la classification des insectes, il vit dans un ranch au Montana (nord-ouest des États-Unis).

Son univers bascule avec la mort accidentelle de son frère jumeau, Layton, qui a toujours été plus fort et insolent que lui.

Alors, quand T.S. apprend qu'il a décroché un prix scientifique prestigieux en se faisant passer pour un adulte, il décide de traverser seul les États-Unis jusqu'à Washington.

Ce voyage initiatique lui permettra de découvrir le monde artificiel des adultes et de redécouvrir l'amour de ses parents.

Une histoire qui devait forcément être racontée en trois dimensions, a expliqué samedi Jean-Pierre Jeunet, après la projection de son film, hors compétition, à Saint-Sébastien (nord de l'Espagne).

"Le livre est plein de notes dans les marges, il y plein de petits dessins faits par T.S. et dès que je les ai vus, j'ai eu l'idée de les intégrer dans le film" par le biais de la 3D, a-t-il déclaré.

L'univers loufoque du Jeunet de "Delicatessen", "La cité des enfants perdus" et "Un long dimanche de fiançailles" est ici parfaitement illustré par cette technique, qui permet au récit de se teinter de surréalisme et d'entrer dans le cerveau de ses personnages.

Pour trouver le petit garçon idéal qui incarnerait cette aventure, le réalisateur a auditionné des milliers d'enfants, jusqu'à rencontrer Kyle Catlett.

"Il m'a dit: +je suis fort, je suis champion d'arts martiaux, je parle cinq langues, je suis T.S. Spivet+". Le candidat a réussi à convaincre le cinéaste malgré sa petite taille et son jeune âge (dans le livre, le personnage avait 12 ans).

Un vrai coup de cœur pour le cinéaste: "je le compare a Audrey Tautou au niveau technique, il a le rythme, il peut pleurer sur commande, c'est un vrai acteur", dit-il.

Personnage récurrent dans tous les films de Jeunet, l'acteur français Dominique Pinon joue cette fois un sympathique vagabond.

Au festival de Saint-Sébastien, dont la 61ème édition se clôture samedi soir, l'auteur du livre qui a inspiré Jeunet, Reif Larsen, a reconnu être un grand fan du réalisateur, dont les films ont marqué son univers littéraire.

"Il a eu une grande influence sur moi, d'une certaine manière il était déjà dans le livre", a-t-il expliqué, assurant que le cinéaste était en tête d'une liste de cinq réalisateurs à qui il était prêt à confier son histoire, les quatre autres élus étant les Américains Tim Burton et Wes Anderson et les Mexicains Guillermo del Toro y Alfonso Cuarón.

Co-production franco-canadienne, le film a été tourné au Canada ce qui, selon Jeunet, a permis d'échapper à la rigidité des productions hollywoodiennes.

"J'ai fait un film américain avec la liberté française", a clamé celui qui avait tourné aux Etats-Unis: "Alien, la résurrection" en 1997.

"Le cinéma américain est tellement prisonnier du besoin de profit et je revendique très fort la liberté et le besoin de faire des films d'artiste. J'ai déjà fait un film à Hollywood et c'est pour ça que si je peux continuer à travailler en France je préfère", a-t-il confié.

La projection du film a mis fin à neuf jours de festival, au cours duquel 13 films ont été présentés en compétition officielle et plus de 200 dans l'ensemble des sections du festival.

Les prix, dont le plus important est le Coquillage d'or au meilleur film, seront remis samedi soir au palais Kursaal de Saint-Sébastien.

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