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Guadeloupe : le secteur du BTP en gève

Un barrage routier à Jarry en Guadeloupe, le 29 janvier 2009 [Julien Tack / AFP/Archives] Un barrage routier à Jarry en Guadeloupe, le 29 janvier 2009 [Julien Tack / AFP/Archives]

Des entrepreneurs du bâtiment et des travaux publics (BTP) de Guadeloupe, assistés de leurs ouvriers, ont érigé tôt mercredi matin des barrages bloquant la circulation dans l'île, a-t-on appris de sources concordantes.

Camions et engins de chantiers, dépôts de gravats: tout a été utilisé pour arrêter la circulation automobile sur le principaux axes routiers ou la ralentir sur une seule file.

Le secteur du BTP se plaint depuis plus d'un an d'une baisse de la commande publique, du non-paiement ou des paiements tardifs des travaux exécutés pour le compte des collectivités locales, de son impossibilité consécutive de faire face au règlement de ses charges sociales et fiscales, et de la concurrence d'entreprises métropolitaines ou européennes attributaires d'appels d'offres dans l'île, où elles viennent opérer avec leurs propres ouvriers.

Selon la Fédération professionnelle du BTP, les créances détenues sur les collectivités, les communes principalement, s'élèvent à "un minimum de 65 millions d'euros". "Certaines traînent depuis plus de 250 jours", a précisé à l'AFP José Gaddarkhan, le président de la Fédération.

A ces difficultés déjà anciennes s'est ajoutée, mi-septembre, la décision de la société d'économie mixte Semsamar, elle-même en butte à des difficultés de trésorerie, de suspendre ses règlements et d'arrêter certains chantiers.

A la fois bailleur de logements sociaux et bras armé de la plupart des collectivités publiques dont elle est le mandataire, la Semsamar, qui préfinançait jusqu'à 50 % du coût d'objectif des investissements engagés, a décidé de mettre fin à "ce rôle de tampon financier". Elle a suspendu, le 12 septembre, "les règlements de tous les travaux pour les opérations qui accusent des retards de paiement conséquents des collectivités territoriales et de l'Etat".

Selon la préfecture, les sommes dues à la Semsamar par l'Etat se limiteraient à 12 millions d'euros, une quarantaine de millions seraient "en attente de rapports d'exécution", dont environ 35 millions au titre des contributions communautaires.

La Semsamar est sous le coup d'une enquête judiciaire sur "sa capacité à faire face à son passif exigible à l'aide de son actif disponible", selon les réquisitions dressées mi-juillet par le Parquet de Basse-Terre dont l'AFP a obtenu copie. Ces difficultés de trésorerie s'ajoutent aux dettes accumulées envers le secteur du BTP. Ce cocktail justifie, selon le patronat du BTP, qu'il "joue son va-tout" comme l'a affirmé mercredi M. Gaddarkhan.

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