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Bijoutier de Nice : arrestation du complice du braqueur

Des experts et des policiers étudient une scène de crime à Nice, le 11 septembre 2013 [Jean Christophe Magnenet / AFP/Archives] Des experts et des policiers étudient une scène de crime à Nice, le 11 septembre 2013 [Jean Christophe Magnenet / AFP/Archives]

Le complice présumé du braqueur tué le 11 septembre par le bijoutier niçois Stephan Turk, devenu depuis un héros des réseaux sociaux, a été interpellé mercredi par la police de Nice.

Ce jeune Niçois âgé de 20 ans a été arrêté vers 13h00 à son appartement familial à Carros (Alpes-Maritimes), une petite cité industrielle près de Nice, a indiqué le commissaire Philippe Frizon, qui chapeaute la police judiciaire de Nice et l'enquête sur le vol avec arme.

Selon la même source, ce jeune homme, placé en garde à vue mercredi, est déjà "connu" des services de police. Des perquisitions ont été menées mercredi à son domicile, les enquêteurs sont notamment à la recherche du fusil à pompe qui a servi au vol à main armée perpétré en septembre par les deux malfaiteurs.

Le braqueur présumé avait réussi à prendre la fuite avec un scooter, laissant derrière lui son complice et passager, Antony Asli, mortellement touché par le bijoutier. La fuite en deux-roues n'avait pas été filmée par des caméras de surveillance.

Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a félicité mercredi soir dans un communiqué les enquêteurs de la PJ qui ont procédé à cette arrestation, saluant "le minutieux travail d'investigation mené par les policiers, sous l'autorité du procureur de la République".

Dans cette enquête pour vol, le bijoutier est partie civile. Mais parallèlement, Stephan Turk a été mis en examen pour homicide volontaire et assigné à résidence sous bracelet électronique. Son avocat Franck De Vita a obtenu mardi l'assouplissement de son contrôle judiciaire, et il pourra à nouveau s'exprimer publiquement s'il le souhaite.

Le commerçant, qui avait multiplié les entretiens à la presse au grand dam de la famille du jeune homme tué, avait été provisoirement privé de parole par la justice.

Stephan Turk avait reçu de nombreux soutiens de toute la France, notamment sur une page Facebook dédiée. Près d'un millier de personnes s'étaient également rassemblées à Nice pour protester contre les violences dont sont victimes les commerçants.

"La justice, c'est pas Facebook"

Un soutien vivement critiqué par la soeur du jeune tueur braqué: "on prend la défense d'un assassin!". "La justice, c'est pas Facebook, c'est pas Twitter", s'était également Philippe Soussi, l'un des quatre avocats de la famille d'Antony Asli, après la manifestation.

"Si on prône l'autodéfense, sans s'en apercevoir, on passe d'une société civilisée à une société qui ne l'est plus, à la barbarie, à la dictature", avait commenté cet avocat.

Venu à Nice, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls avait pour sa part dit comprendre "l'exaspération et la colère des commerçants". "C'est un cri d'alarme et nous souhaitons y répondre", avait-il déclaré.

Le 11 septembre, Stephan Turk s'était fait braquer par deux jeunes gens casqués et vêtus de noir en ouvrant sa boutique le matin. Sous la menace d'un fusil à pompe, ils lui avaient porté des coups de poing et de pied, lui demandant d'ouvrir le coffre. Le commerçant avait obtempéré et les deux malfaiteurs s'étaient emparé de bijoux, avant de repartir sur un scooter volé de grosse cylindrée, qui sera retrouvé sur les hauteurs de Nice.

Le bijoutier, qui avait déjà fait l'objet d'un vol à la disqueuse en 2012, s'était saisi d'un pistolet semi-automatique et, depuis le seuil de son commerce, avait fait feu à trois reprises, deux fois pour immobiliser le deux-roues et une troisième fois "parce que le passager l'aurait menacé directement de son arme", avait-t-il expliqué lors de sa garde à vue.

La victime Antony Asli, un jeune homme de presque 19 ans, avait été condamné à quatorze reprises par la justice pour des vols, des violences et des infractions routières.

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