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Goodyear : un CCE contesté sur la fermeture d'Amiens-Nord

Le site du fabricant de pneumatique Goodyear à Amiens-Nord, le 26 janvier 2013 Le site du fabricant de pneumatique Goodyear à Amiens-Nord, le 26 janvier 2013 [François Lo Presti / AFP/Archives]

La direction de Goodyear a prévu de clore jeudi la procédure d'information des représentants du personnel de l'usine d'Amiens-Nord avant sa fermeture, avec un comité central d'entreprise (CCE) à Rueil-Malmaison, une démarche jugée illégale par certains syndicats selon lesquels trois sites de l'entreprise n'ont pas été consultés.

Selon la direction du fabricant de pneumatiques, la procédure d'information-consultation des CHSCT (Comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail) concernant la fermeture d'Amiens Nord "est arrivée à son terme". C'est pourquoi "la dernière réunion de CCE a été convoquée" jeudi, indique un communiqué.

Lors de ce CCE au siège de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), la direction souhaite recueillir l'avis des élus sur le projet de fermeture et la mise en place du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), comprenant notamment les mesures de reclassement, d'accompagnement ou de formation des salariés.

La fermeture de l'usine d'Amiens-Nord, qui emploie 1.173 salariés, a été annoncée le 31 janvier après un bras de fer avec le personnel remontant à avril 2007.

Le responsable CGT du site Goodyear d'Amiens-Nord, Mickael Wamen, devant le siège du groupe à Rueil-Malmaison, le 12 février 2013 [Patrick Kovarik / AFP/Archives]
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Le responsable CGT du site Goodyear d'Amiens-Nord, Mickael Wamen, devant le siège du groupe à Rueil-Malmaison, le 12 février 2013
 

La proposition de l'américain Titan de reprise partielle et sous conditions de l'usine d'Amiens-Nord ne devrait pas être évoquée, Goodyear Dunlop Tires France (GDTF) n'ayant "pas reçu de nouvelle offre", selon un porte-parole de la direction.

"On ne peut être que contre la fermeture d'une usine, mais notre avis n'est que consultatif", a souligné la représentante de la CFE-CGC, Catherine Charrier, à propos du CCE. Elle a insisté sur le fait que la CFE-CGC a été "le seul syndicat à avoir demandé des améliorations des mesures d'accompagnement des salariés" touchés par les suppressions de postes.

Un CCE "complètement illégal"

Pour Mickael Wamen, représentant de la CGT, majoritaire dans l'usine, "ce qu'on attend demain de la direction c'est qu'elle retrouve le bon sens et qu'elle arrête de faire autant de bêtises parce que le CCE de demain est complètement illégal".

"Sur quatre CHSCT, il y en a trois qui n'ont pas été consultés valablement", affirme-t-il. "Donc, on ne peut pas faire de réunion de CCE tant que cette obligation-là n'a pas été respectée". "Dans le même temps, les salariés vont s'exprimer parce qu'ils sont en colère depuis un certain temps", a-t-il ajouté.

La CGT a, en effet, appelé à une journée de mobilisation et à bloquer l'usine à partir de 04H00.

Pour le représentant de la CFDT, Didier Raynaud, "la direction va tenter de passer en force" lors du CCE. Comme la CGT, il assure que les CHST des sites de Riom (Puy-de-Dôme), de Montluçon (Allier) et d'Amiens-Nord n'ont pas pu émettre un avis faute d'informations suffisantes de la part de la direction sur le plan social et ses conséquences.

"Tant que la justice n'aura pas tranché la question de savoir si les CHSCT doivent donner leur avis compte tenu des informations qu'ils ont obtenues, la procédure dans son ensemble est bloquée", a renchéri l'avocat des salariés, Me Fiodor Rilov, à l'origine d'une multitude de procédures judiciaires à l'encontre de la direction de Goodyear.

Didier Raynaud a prévenu qu'il demanderait aux représentants du personnel de voter des délibérations "pour retourner en justice" lors du CCE qui réunira deux délégués CGT, deux CFDT et la représentante de la CFE-CGC. "La justice tranchera", a-t-il indiqué.

Des représentants du personnel ont, en outre, demandé une réunion extraordinaire le 21 novembre pour répondre aux questions en suspens, comme "l'affaire Titan".

Le PDG du fabricant de pneus agricoles Titan International, Maurice Taylor, qui a tenté à plusieurs reprises de racheter une partie du site d'Amiens, a fait un retour inattendu en octobre. Il a annoncé son intention de reprendre 333 emplois dans l'usine dont le maintien serait garanti pendant quatre ans, mais seulement une fois le plan social mis en oeuvre.

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