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Les Balkany visés par une enquête pour blanchiment de fraude fiscale

Patrick Balkany le 8 juillet 2013 à Paris [Fred Dufour / AFP/Archives] Patrick Balkany le 8 juillet 2013 à Paris [Fred Dufour / AFP/Archives]

Une enquête pour blanchiment de fraude fiscale a été ouverte cette semaine par le parquet de Paris visant le couple Balkany, après des révélations aux juges financiers de Didier Schuller, leur ancien allié politique dans les Hauts-de-Seine.

Probable candidat UMP à sa réélection aux municipales de 2014 à Levallois-Perret, Patrick Balkany était déjà embarrassé par une affaire d'utilisation présumée d'employés municipaux à des fins personnelles, objet d'une autre enquête préliminaire à Nanterre.

L'enquête préliminaire ouverte mercredi par le parquet de Paris devra déterminer si le couple a fraudé le fisc en plaçant des avoirs à l'étranger. Elle a été confiée à l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales, un nouveau service spécialisé.

Contactée par l'AFP, Isabelle Balkany n'avait pas réagi vendredi en fin de matinée.

Cette nouvelle affaire fait suite à une audition le 23 octobre par les juges financiers de l'ancien élu RPR Didier Schuller, qui avait alors remis plusieurs documents, transmis au parquet de Paris.

Isabelle Balkany  le 16 mars 2011 à Levallois-Perret [Martin Bureau / AFP/Archives]
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Isabelle Balkany le 16 mars 2011 à Levallois-Perret
 

Témoin principal de "French Corruption", un ouvrage récent des journalistes du Monde Gérard Davet et Fabrice Lhomme, l'ancien élu des Hauts-de-Seine espère rebondir aux municipales de 2014 à Clichy-la-Garenne. Connu pour sa fuite rocambolesque à Saint-Domingue, il avait été condamné en 2007 dans l'affaire des HLM des Hauts-de-Seine, alors que Patrick Balkany avait été relaxé.

"J'ai payé pour les autres (...) je ne leur ai jamais présenté l'addition", lâche-t-il notamment dans "French Corruption" où était évoquée cette affaire présumée de compte bancaire non déclaré en Suisse.

"Enrichir quelques barons locaux"

"J'ai découvert il y a quelques mois que l'argent que je croyais avoir récolté pour le parti avait visiblement servi à enrichir quelques barons locaux dont M. Balkany", avait-il ajouté à l'AFP.

Didier Schuller le 20 décembre 2012 à Clichy-La-Garenne  [Lionel Bonaventure / AFP/Archives]
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Didier Schuller le 20 décembre 2012 à Clichy-La-Garenne
 

Après son audition, Didier Schuller avait expliqué avoir remis aux juges financiers Renaud van Ruymbeke et Roger Le Loire quatre documents, dont l'AFP a eu connaissance. Figuraient notamment dans ces pièces des rapports de police de 1998 et 2001, et une attestation d'ouverture d'un compte en Suisse, dans la banque ABN-Amro, par Patrick Balkany en 1994, a-t-il détaillé.

Un document, également remis, évoque un versement en 1991 de 11 millions de francs d'une société basée au Liechtenstein, sur un compte suisse, au profit de la société suisse Supo.

Dans le rapport de police de 1998, une "synthèse des vérifications bancaires relatives à M. Patrick Balkany", un enquêteur relève plusieurs virements d'une société suisse, "Supo Holding", sur un compte parisien de l'élu des Hauts-de-Seine, pour un total supérieur à 31 millions de francs en trois versements, effectués entre août 1989 et février 1991.

Ces sommes correspondent à la vente des parts de Patrick Balkany dans l'entreprise familiale "Laine et Soir Réty". Or, selon le rapport, cette société était devenue "une coquille vide", en grande difficulté économique. Pour l'enquêteur, "le fait qu'une société de droit suisse ait acheté pour 31.505.000 F des actions d'une société en difficulté financière depuis des années, actions qui ont fini par être revendues un franc symbolique, permet d'établir le caractère fictif de cette transaction".

Selon le rapport, "cette vente d'actions peut avoir servi à masquer le versement de fonds à M. Patrick Balkany, alors président" de l'Office des HLM des Hauts-de-Seine. Didier Schuller était le directeur général de cet office.

Le rapport de synthèse de 2001 de la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) évoque "un compte bancaire dans la partie hollandaise de l'île de Saint-Martin, compte qu'il utilise pour ses besoins personnels" lors de ses séjours dans une villa dont les enquêteurs pensent qu'il est le véritable propriétaire.

 

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