En direct
A suivre

Le 36 quai des orfèvres s'expose pour son centenaire

"Quai des orfèvres" gravé à Paris [Jacques Demarthon / AFP/Archives] "Quai des orfèvres" gravé à Paris [Jacques Demarthon / AFP/Archives]

Jouer à l'enquêteur, parcourir l'histoire du 36 quai des Orfèvres à travers ses grandes affaires, ses évolutions: pour la première fois, la police judiciaire parisienne se dévoile dans une exposition inédite qui ouvre ses portes samedi à Paris à l'occasion de son centenaire.

Le "36 quai des Orfèvres", siège de la PJ parisienne, a toujours fasciné, aussi bien le grand public que les écrivains, les cinéastes, ou même les voyous qui y sont passés. Mais ce monde à part, qui nourrit parfois certains fantasmes, est finalement peu connu.

Pour ses cent ans, la PJ parisienne a décidé de se livrer au grand jour, de proposer une plongée dans son univers à travers cette exposition parrainée par Jean-Paul Belmondo, et qui sera inaugurée vendredi par le ministre de l'Intérieur Manuel Valls.

Des membres de la police judiciaire arrivent, le 11 janvier 2011 à l'entrée du 36, quai des Orfèvres à Paris [Boris Horvat / AFP/Archives]
Photo
ci-dessus
Des membres de la police judiciaire arrivent, le 11 janvier 2011 à l'entrée du 36, quai des Orfèvres à Paris
 

"C'est effectivement un pari, un pari osé. C'est une immersion dans l'histoire de la PJ, dans son univers, son savoir-faire", explique le scénographe de l'exposition Olivier Ferracci.

Sur un espace de près de 2.000 m2, installé sur le Champ de Mars, en face de l'Ecole militaire, les visiteurs pourront découvrir du 9 novembre au 8 décembre le "36" et le quotidien de ses limiers.

 

Dans la peau des Experts

 

Vue générale du 36 quai des Orfèvres à Paris [Thomas Coex / AFP/Archives]
Photo
ci-dessus
Vue générale du 36 quai des Orfèvres à Paris
 

Point d'orgue de l'exposition: un espace où ils pourront entrer dans la peau des Experts, incarner virtuellement un enquêteur, avec des animations interactives, en partant d'une scène de crime.

"On a énormément travaillé avec les enquêteurs pour tenter de reproduire au plus près la réalité de leur travail", précise Olivier Ferraci. De la prise d'empreintes sur les lieux du crime, jusqu'aux analyses de sang de la victime, les visiteurs pourront tenter de remonter la piste de l’assassin, en intégrant également le fonctionnement d'un groupe d'enquête.

Le parcours de cette exposition retrace également les créations des différentes brigades du 36, la criminelle, celles du banditisme, du proxénétisme (la "mondaine"), des stupéfiants ou de la financière, apparues progressivement pour s'adapter aux évolutions de la criminalité.

L'entrée du 36 quai des Orfèvres à Paris [Jacques Demarthon / AFP/Archives]
Photo
ci-dessus
L'entrée du 36 quai des Orfèvres à Paris
 

Pour cela, les concepteurs mettent en avant une cinquantaine des plus grandes affaires traitées par le 36, qui ont également contribué à forger son mythe: l'affaire Petiot, Guy Georges, celle de Thierry Paulin (le tueur des vielles dames), Elf, ou bien encore le gang des postiches.

"On a réussi à avoir des pièces totalement inédites de certaines affaires, des documents d'enquête que l'on n'a jamais vus ailleurs", explique le rédacteur en chef de l'exposition François Guguen.

Par exemple, l'exposition reproduit l'audition de Valérie Subra (affaire qui a inspiré le film l'Appât, ndlr) à la criminelle, demandant à l'enquêteur qui l'interroge après avoir "balancé" ses deux complices si elle pourra être sortie "pour Noël", raconte François Guguen. Elle sera condamnée à perpétuité avec ses deux complices.

 
 

La seule et première fois de son histoire où le "36" avait ouvert ses portes, lors des journées européennes du patrimoine en 2012, près de 10.000 curieux avaient pris les lieux d'assaut.

"Ce jour-là on a compris que le 36 fascinait vraiment le grand public, certains chez nous ne s'en rendaient peut-être pas compte", a confié un enquêteur de la PJ.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités