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Hollande à la rencontre de l'Outre-mer en Guyane

Le président français Fraçois Hollande à son arrivée en Guyane, à Remire-Montjoly le 13 décembre 2013 [Alain Jocard / AFP] Le président français Fraçois Hollande à son arrivée en Guyane, à Remire-Montjoly le 13 décembre 2013 [Alain Jocard / AFP]

Le président Hollande poursuivait samedi sa visite en Guyane où dès son arrivée il s'est dit déterminé à aller "jusqu'au bout" de la lutte contre l'orpaillage illégal, un fléau qui mine l'économie du département amazonien, où il effectue la première visite outre-mer de son quinquennat.

En provenance du Brésil, où il effectué une visite d'Etat de deux jours, M. Hollande a atterri vendredi en Guyane avec dans ses bagages une bonne nouvelle: la ratification par le Parlement de ce pays frontalier d'un accord très attendu pour lutter contre l'orpaillage illégal.

Sur le tarmac de l'aéroport de Cayenne, il a assuré dans une courte déclaration qu'il irait "jusqu'au bout dans le combat" contre ce fléau qui mine l'économie guyanaise, avant de se rendre à la base aérienne de Matoury, pour aborder ce problème ainsi que celui de la pêche illégale avec les forces engagée dans cette lutte, militaires, police et douanes.

"Trois mitaires ont été tués" lors d'opérations contre des orpailleurs clandestins, a rappelé M. Hollande, faisant état également de "deux légionnaires qui ont été gravement brûlés au début du mois de décembre".

Un collectif baptisé "les Hurleurs de Guyane", réunissant de manière inédite partis politiques, opérateurs miniers et associations de défense de l'environnement, engagé dans la lutte contre ce phénomène a brièvement manifesté vendredi à Cayenne peu après l'arrivée de M. Hollande.

L'orpaillage illégal en Guyane a connu une recrudescence inquiétante en 2013. Selon les chiffres officiels fournis par les autorités le 6 décembre, 771 chantiers d'orpaillage illégaux ont été repérés depuis début 2013 en Guyane contre 392 en 2011.

 

Chômage des jeunes et insécurité

 

Le président François Hollande à son arrivée à Cayenne le 13 décembre 2013 [Alain Jocard / AFP]
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Le président François Hollande à son arrivée à Cayenne le 13 décembre 2013
 

Le patron de la gendarmerie en Guyane, le général Lambert Lucas, constate lui-même les limites de l'opération lancée contre ce fléau. "Il est désormais illusoire de prétendre que l'opération Harpie, dont les succès initiaux furent réels, puissent aujourd'hui s'opposer ou même contenir l'afflux massif d'orpailleurs illégaux sur le sol guyanais", écrit-il dans une note dont l'AFP a eu copie.

Chaque année, les "garimperos" (mineurs) clandestins extraient près de 10 tonnes d'or, qui partent vers les pays frontaliers, Brésil et Suriname.

Le chef de l'Etat, qui est accompagné des ministres Victorin Lurel (Outre-mer), Christiane Taubira -originaire du département-, Geneviève Fioraso (Enseignement supérieur, recherche) et Benoît Hamon (Economie sociale et solidaire), est venu pour "entendre, comprendre, répondre" aux attentes des Guyanais, dont la jeunesse est frappée par un taux de chômage explosif, avec un jeune sur deux sans emploi.

"La question du chômage prend pour les jeunes d'outre-mer un caractère insupportable", a estimé M. Hollande. Parallèlement, "dans trop de quartiers, dans trop de villes de Guyane comme d'outre-mer, il y a des violences que nous ne pouvons pas accepter", a-t-il dit.

Il a aussi indiqué que des mesures devaient être prises en faveur du logement.

M. Hollande, qui a été élu avec 62% des voix en Guyane, s'est engagé à visiter "tous les départements d'outre-mer" durant son quinquennat.

Samedi, après une rencontre avec les acteurs économiques à la mairie de Cayenne, où le public était plutôt clairsemé à une heure matinale, il devait visiter le centre spatial de Kourou puis se rendre à Mana, agglomération côtière de 10.000 habitants de l'ouest guyanais.

Sur la route, le président devait faire un bref arrêt sur le site d'un équipement sportif en construction, sorte de base avancée du Mondial brésilien, où des équipes françaises et étrangères pourraient venir s'acclimater.

La question du prix du carburant est aussi sur la table. Dans le cadre de la lutte contre la vie chère, un décret visant à réduire les marges des compagnies pétrolières doit être publié début 2014. Les gérants des stations-service du département ont d'ores et déjà organisé mardi 24 heures de blocage, dans le cadre d'un mouvement également suivi dans les autres départements d'outre-mer.

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