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Les cambriolages décryptés

Un gendarme (image d'illustration) [Mychèle Daniau / AFP/Archives]

Les cambrioleurs «visitent» de plus en plus d’habitations en France. Il choisissent leurs cibles avec soin et agissent rapidement.

 

On en compte en moyenne un toutes les 90 secondes en France. Véritable mode chez les malfaiteurs, les cambriolages, tentés ou réussis, explosent.

Ils ont touché près d’un million de foyers entre 2009 et 2012, contre 800 000 entre 2006 et 2009, selon l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP).

Dans une étude publiée aujourd’hui, l’organisme décortique les témoignages des victimes pour mieux cerner les méthodes de ces voleurs, alors que 17 % des Français se sentent actuellement en insécurité chez eux.

 

Qui commet des cambriolages ?

Si la majorité des malfaiteurs sont français, la part des étrangers (27 % en 2012) a grimpé de dix points en quatre ans. Une hausse en partie due à la plus grande implication de Roumains et de Géorgiens.

«Des bandes très organisées» opèrent, explique Nicolas Comte, porte-parole d’Unité SGP Police. Leur méthode : agir en autarcie. Ils arrivent en camion, vivent dedans, payent en liquide pour ne laisser aucune trace, puis repartent après leurs vols

A noter que parmi les voleurs, un tiers sont mineurs (33 %) et un quart sont des femmes (24 %).

 

Comment se déroulent-ils ? 

L’important pour le cambrioleur est d’aller vite, surtout en appartement. Donc pas d’acharnement : 90 % des intrusions se font grâce à un seul procédé. Il force la porte (55 % des cas), casse une fenêtre (23 %), escalade un mur (11 %) ou utilise une clé, copiée ou récupérée (2,5 %).

Et il repère le terrain en amont : les deux tiers des victimes ne sont pas présentes au moment du vol.Les confrontations directes entre habitants et voleurs, avec violences dans certains cas, sont donc ultra-minoritaires (2 %). 

 

Quels objets sont recherchés ? 

Dans la maison, les bijoux sont les plus recherchés (50 % des cas), particulièrement avec la hausse du cours de l’or ces dernières années.

Le matériel photo et vidéo (33,5 %), les chéquiers, cartes bancaires ou liquide (30 %) et le matériel informatique (26 %) attirent aussi. Pour les cambriolages en dehors de la maison, dans les dépendances, les caves ou les garages, ce sont les outils de bricolage ou de jardinage qui ont la cote (41 %), devant les vélos (19,5 %) et… les bouteilles d’alcool (12,5 %).

 

Retrouve-t-on les auteurs ? 

Paresse ou manque d’espoir dans la démarche… La déclaration auprès des autorités n’est pas systématique : 10 % des ménages cambriolés ne le signalent pas.

Et parmi ceux qui ont déposé plainte, les trois quarts n’ont aucune nouvelle depuis. Et pour cause, car l’élucidation d’un cambriolage est un parcours du combattant.«Même si on arrive à obtenir une trace ADN, le retour des analyses peut mettre jusqu’à huit mois, argumente Nicolas Comte.

On est donc loin d’une enquête menée par les Experts , réglée en 52 minutes…»

 

Que faire en cas de vol ?  

Prévenir le poste de police ou de gendarmerie le plus proche.Si les voleurs sont encore présents, pas de geste héroïque, mais tous les indices (voiture, langue parlée, vêtements…) sont bons à prendre.

Protéger les traces laissées en ne touchant à rien, particulièrement aux portes et aux fenêtres.Ne laisser personne entrer avant l’arrivée des autorités.

Faire opposition auprès de sa banque si cartes de crédit et chéquiers ont été dérobés. Déposer plainte au commissariat ou à la brigade. Déclarer le vol à son assureur.Avoir conservé les photos de ses objets de valeur, les numéros de série des matériels ou les factures est un vrai atout.

 

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