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Sanofi Pasteur visé par une plainte au sujet d'un de ses vaccins

Le directeur général de Sanofi Christopher Viehbacher à l'assemblée générale des actionnaires du géant pharmaceutique à Paris le 3 mai 2013 [Eric Piermont / AFP/Archives] Le directeur général de Sanofi Christopher Viehbacher à l'assemblée générale des actionnaires du géant pharmaceutique à Paris le 3 mai 2013 [Eric Piermont / AFP/Archives]

Une plainte pour "mise en danger" et "escroquerie" a été déposée jeudi à Paris contre Sanofi Pasteur par une association de malades et deux patients qui mettent en cause la nocivité d'un vaccin fabriqué par le laboratoire, a indiqué à l'AFP leur avocat.

Au centre de leurs accusations, le Revaxis, vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTP), qui contient de l'aluminium, selon cette plainte consultée par l'AFP et révélée par Le Parisien.

Les adjuvants aluminiques présents dans les vaccins peuvent dans certains cas créer une pathologie neuromusculaire très invalidante, la myofasciite à macrophages (MFM), selon l'association Entraide aux malades de la myofasciite à macrophages (E3M), qui signe la plainte.

Celle-ci est également déposée par deux personnes atteintes de MFM, âgées de 19 et 46 ans, qui attribuent leur pathologie à la prise de Revaxis.

Défendus par l'avocat Jean-Paul Teissonnière, ils ont déposé plainte avec constitution de partie civile pour "atteinte à l'intégrité de la personne" et "mise en danger de la personne".

Les plaignants accusent en outre Sanofi Pasteur d'avoir falsifié des données pour décrédibiliser son autre vaccin, le DTPolio, qui ne contient pas d'aluminium.

Ces deux vaccins coexistaient jusqu'à la suspension, en 2008 avec l'aval de l'autorité sanitaire, de la commercialisation du DTPolio au motif qu'une hausse d'effets secondaires avait été constatée, selon la plainte.

Or les plaignants accusent Sanofi Pasteur d'avoir créé "de toutes pièces" cette hausse d'effets indésirables pour justifier l'arrêt du DTPolio.

Ils dénoncent un "choix cynique" fait pour des "considérations financières" en relevant qu'une dose de DTPolio coûtait 6,70 euros à l'assurance maladie, contre 10,23 euros pour le Revaxis.

Leur plainte vise donc également les qualifications de "faux et usage de faux" et "escroquerie".

Sanofi Pasteur a démenti "catégoriquement les accusations d'escroquerie et de manipulation des données". "Considérant le caractère calomnieux de ces accusations et leur nature diffamatoire, Sanofi Pasteur MSD étudie les conditions dans lesquelles il va y répondre", précise le laboratoire dans un communiqué.

"Ces plaintes et leur médiatisation ne peuvent avoir que des effets délétères sur le taux de couverture vaccinale de la population française et sa protection contre des maladies infectieuses", déplore également Sanofi.

E3M milite pour la mise à disposition de vaccins sans aluminium, en application du principe de précaution, et pour que soit étudié l'effet de l'aluminium vaccinal.

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