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Amiante : 200 agents évacués de la Tour Montparnasse

La Tour Montparnasse à Paris le 20 juillet 2013 [Boris Horvat / AFP/Archives] La Tour Montparnasse à Paris le 20 juillet 2013 [Boris Horvat / AFP/Archives]

Les 200 agents du Conseil régional d'Ile-de-France travaillant dans la Tour Montparnasse vont commencer à quitter "dès ce jour" ce bâtiment où de récentes pollutions à l'amiante ont été imputées mercredi à l'organisation des travaux, a annoncé mercredi la Région dans un communiqué.

 

"Considérant le risque sanitaire", le président de la Région, Jean-Paul Huchon (PS), "a demandé au directeur général des services d’organiser dès ce jour le départ immédiat de la Tour Montparnasse des agents Région concernés (200 agents) et de mettre en place dans les meilleurs délais des procédures adaptées pour ne pas interrompre la continuité du service public", selon le communiqué.

La pollution à l'amiante dans la Tour Montparnasse est liée à des "lacunes" dans les travaux de désamiantage et au système de ventilation, a indiqué mercredi la préfecture d'Ile-de-France, donnant deux mois aux copropriétaires du bâtiment pour mettre en oeuvre les conclusions d'un rapport d'expert.

Le rapport définitif de l'expert chargé de déterminer la cause des récentes pollutions dans le célèbre bâtiment parisien, remis mercredi, "établit que le dispositif de désamiantage mis en place par les copropriétaires" présente "un certain nombre de lacunes". Il confirme aussi que la ventilation constitue une source de diffusion de la fibre cancérigène, note la préfecture dans un communiqué.

La préfecture cite le rapport qui souligne que "les causes probables des pollutions récentes trouvent leur origine dans la conception et l'organisation des travaux de désamiantage".

En conséquence, "l'Etat demande aux copropriétaires d'engager la mise en oeuvre des conclusions du rapport d'expertise dans un délai de deux mois".

L'Etat demande notamment que soit créée "une cellule dédiée au management du risque amiante" pour piloter les futurs travaux et réclame un "état complet et précis des parties du site comportant encore de l'amiante" avant le 13 février.

La préfecture souligne que les travaux, suspendus depuis le mois d'octobre, "ne pourront reprendre que lorsque les préconisations de l'expert reprises dans leur intégralité par l'Etat auront été effectivement mises en oeuvre".

 

"Arrêté d'ici deux mois"

 

"L'Etat publiera un arrêté d'ici deux mois, prescrivant le cadre de la reprise des travaux", ajoute la préfecture.

En attendant, elle rappelle qu'un arrêté du 13 août 2013 prévoit des "mesures régulières d'empoussièrement" et "une évacuation des locaux" en cas de dépassement du seuil de pollution de 5 fibres par litre.

Cet arrêté, qui avait prescrit l'expertise, avait été pris après des dépassements répétés des seuils de pollution autorisés dans la Tour, qui avaient conduit des entreprises à évacuer le bâtiment.

Les travaux de désamiantage de l'édifice, où travaillent quelque 5.000 personnes, ont démarré il y a sept ans et ont déjà coûté quelque 250 millions d'euros aux copropriétaires.

Le dossier amiante empoisonne toujours la Tour Montparnasse: les pollutions récentes à la fibre cancérigène sont liées à des "lacunes" dans les travaux de désamiantage et au système de ventilation, a indiqué mercredi la préfecture d'Ile-de-France, d'après un rapport d'expert.

L'expert avait été mandaté à la suite d'un arrêté préfectoral pris le 13 août 2013, après des dépassements répétés des seuils de pollution autorisés (plus de 70 depuis 2009) dans la Tour. Ces dépassements avaient conduit des entreprises (Amundi et CNP Assurance) à évacuer par précaution l'édifice où travaillent quelque 5.000 personnes.

Dans son rapport définitif, remis mercredi, l'expert "établit que le dispositif de désamiantage" mis en place par les quelque 300 copropriétaires, présente "un certain nombre de lacunes", indique la préfecture d'Ile-de-France. Il confirme aussi que la ventilation a constitué une source de diffusion d'amiante dans la Tour.

Sollicités par l'AFP, les copropriétaires n'ont pas souhaité s'exprimer dans l'immédiat. Une conférence de presse en présence de l'expert était prévue dans l'après-midi.

La préfecture a souligné pour sa part que l'Etat leur demande "d'engager la mise en oeuvre des conclusions du rapport d'expertise dans un délai de deux mois".

 

Evacuation en cas de pollution

 

Il s'agit notamment de créer "une cellule dédiée au management du risque amiante" pour piloter les futurs travaux et de désigner un "expert amiante indépendant".

La préfecture réclame aussi un "état complet et précis des parties du site comportant encore de l'amiante" avant le 13 février.

Elle souligne que les travaux, suspendus depuis le mois d'octobre, "ne pourront reprendre que lorsque les préconisations de l'expert reprises dans leur intégralité par l'Etat auront été effectivement mises en oeuvre".

"L'Etat publiera un arrêté d'ici deux mois, prescrivant le cadre de la reprise des travaux", ajoute la préfecture.

En attendant, elle rappelle que l'arrêté du 13 août prévoit des "mesures régulières d'empoussièrement" et "une évacuation des locaux" en cas de dépassement du seuil de pollution de 5 fibres par litre.

Les travaux de désamiantage de l'édifice de 210 mètres de haut ont démarré il y a sept ans et ont déjà coûté quelque 250 millions d'euros aux copropriétaires. Ils ne doivent pas s'achever avant 2017.

Dans son rapport d'étape en décembre, l'expert avait déjà relevé que les gaines d'aération avaient véhiculé de l'amiante lorsque des travaux avaient eu lieu à proximité.

Les copropriétaires avaient alors évoqué une note "rassurante", le président du syndicats de copropriété de la Tour, Jean-Marie Pierrel soulignant auprès de l'AFP que les pollutions étaient "ponctuelles" et liées aux chantiers, donc qu'il n'y avait "pas d'exposition généralisée et permanente".

Il avait fait valoir que la Tour subissait ces incidents parce qu'elle était "trop bon élève" en multipliant les contrôles et en allant au delà de ses obligations en matière de désamiantage.

De son côté, l'Association des victimes de l'amiante (Andeva) avait estimé que cela démontrait qu'il était déraisonnable de vouloir désamianter "par petits morceaux" un tel bâtiment, un responsable appelant la préfecture à "forcer les copropriétaires" à désamianter toute la Tour d'un coup et donc à l'évacuer.

Dans ce dossier, qui avait déjà terni à l'automne le 40e anniversaire de l'édifice, une information judiciaire a en outre été ouverte le 4 octobre par le parquet de Paris, notamment pour "mise en danger de la vie d'autrui", tandis que plusieurs dizaines de salariés ont déposé un dossier aux prud'hommes pour faire valoir un "préjudice d'anxiété".

Isolant utilisé dans le bâtiment, l'amiante, cancérigène, pourrait provoquer, selon les autorités sanitaires, quelque 100.000 décès d'ici à 2025.

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