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Les taxis manifestent à nouveau contre les VTC

Les taxis bloquent le périphérique le 10 février 2014 à Paris [Thomas Samson / AFP] Les taxis bloquent le périphérique le 10 février 2014 à Paris [Thomas Samson / AFP]

Les taxis ne décolèrent pas : pour la deuxième fois depuis le début de l'année, ils sont en grève et manifestent à Paris principalement contre la concurrence des voitures de tourisme avec chauffeur (VTC), malgré l'annonce par le gouvernement de discussions pour tenter de trouver un terrain d'entente.

 

Plusieurs centaines de voitures ont quitté à 8H00 à faible allure et dans un concert de klaxons les aéroports parisiens de Roissy et Orly. Les deux cortèges, encadrés par de nombreux policiers, devaient converger en milieu de journée au Champ-de-Mars, dans le centre de Paris.

Selon une source aéroportuaire, aucun taxi ne desservait Roissy où les grévistes s'étaient donné rendez-vous dès 06h00 autour d'une banderole proclamant: "55.000 taxis en colère". A Orly, une centaine de véhicules bloquaient la prise en charge des clients.

L'action provoquait d'importantes difficultés de circulation sur le périphérique notamment entre la Porte de la Chapelle et la Porte Maillot, portion saturée. Selon le Centre national d'informations routières (Cnir), les "retenues cumulées" en Ile-de-France étaient cependant proches d'un lundi habituel.

Manifestation de taxis le 10 février 2014 près de l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle [Thomas Samson  / AFP]
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Manifestation de taxis le 10 février 2014 près de l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle
 

L'intersyndicale (CFDT, CGT, FO, SDCTP et CST) s'attend à une mobilisation plus forte que lors de l'opération escargot du 10 janvier, qui avait rassemblé à Paris entre 1.000 et 3.000 taxis, selon les organisateurs, 600 selon la préfecture de police. Celle-ci avait été marquée par une série de débordements et de dégradations. Plusieurs sociétés de taxis ont ces derniers jours appelé au calme.

Quelques actions sont aussi annoncées en province. Entre Aubagne et Marseille, une opération escargot menée par plus de 300 taxis, selon le syndicat des taxis marseillais (STM), entraînait 9 km de retenue sur l'A50. Un deuxième cortège, de 250 à 300 véhicules, ralentissait l'A7 à hauteur de la Canebière, selon le syndicat.

 

55.000 taxis, 12.400 VTC

"Aujourd'hui, on est confronté de plein fouet à la concurrence des VTC, qui travaillent quasiment sans règlementation", dénonce Karim Lalouani, syndiqué CGT, venu à Roissy dès l'aube pour manifester son "ras-le-bol".

"On ne se bat pas à armes égales. C'est comme si on demandait à deux boxeurs de monter sur le ring, mais l'un des deux, vous lui attachez les deux bras derrière le dos", assure ce chauffeur, taxi depuis trois ans.

Manifestation de taxis le 10 février 2014 près de l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle [Thomas Samson / AFP]
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Manifestation de taxis le 10 février 2014 près de l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle
 

Longtemps protégée, la profession est de plus en plus concurrencée par les motos-taxis et les sociétés de voitures de tourisme avec chauffeur, qui ne peuvent travailler que sur réservation mais que les taxis accusent de prendre des clients à la volée et de faire "purement et simplement les taxis sans supporter (leurs) contraintes".

L'enregistrement d'un véhicule de VTC ne coûte que 100 euros alors que les licences des taxis (à 80% artisans et propriétaires de leurs licences) se négocient autour de 230.000 euros à Paris, davantage encore à Nice.

L'assouplissement de la législation en 2009 a favorisé la multiplication des VTC. Ces sociétés ont gagné mercredi dernier une nouvelle partie contre les taxis en obtenant la suspension du décret leur imposant un délai de 15 minutes entre la réservation et la prise en charge du client. Cette décision provisoire du Conseil d'Etat a attisé la colère des syndicats de taxis, qui jugeaient de toute façon ce décret insuffisamment protecteur. Ils demandent "l'interdiction de toutes les applications de réservation qui permettent à d'autres de faire n'importe quoi", un délai de réservation d'au moins 30 minutes et des courses au minimum de 60 euros.

Pour tenter de les apaiser, le gouvernement a annoncé samedi une "mission de concertation" afin de "définir les conditions durables d'une concurrence équilibrée entre les taxis et les VTC" d'ici à deux mois, et un renforcement des contrôles.

Malgré l'augmentation des licences distribuées, notamment à Paris, ces dernières années par l'administration, les taxis restent peu nombreux: quelque 55.000 dans l'hexagone, dont environ 20.000 à Paris. Fin 2013, on recensait parallèlement 6.500 entreprises de VTC (dont la moitié en Ile-de-France) exploitant quelque 12.400 véhicules.

 

Les taxis perdent une bataille contre les VTC

 

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