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Ascométal: redressement judiciaire jeudi si pas d'accord avec ses créanciers

Le site industriel d'Ascométal à Fos-sur-Mer, le 20 mars 2006 [Boris Horvat / AFP/Archives] Le site industriel d'Ascométal à Fos-sur-Mer, le 20 mars 2006 [Boris Horvat / AFP/Archives]

Ascométal, fleuron de la sidérurgie française employant 2.000 salariés, demandera jeudi sa mise en redressement judiciaire en cas d'échec des négociations avec ses créanciers, a indiqué mardi à l'AFP la direction.

"Compte tenu de la situation financière de l’entreprise et dans l’hypothèse où un accord n’interviendrait pas entre Apollo (le fonds d'investissement qui contrôle Ascométal) et les banques créancières, une procédure de redressement judiciaire devra être engagée jeudi devant le tribunal de commerce de Nanterre", a déclaré un porte-parole.

De source judiciaire, Ascométal a déposé une demande de placement en redressement, qui doit être examinée à 11H30 jeudi par le tribunal de commerce de Nanterre. L'entreprise a fait cette annonce aux représentants des salariés à la mi-journée, selon la CGT et la CFDT.

Le groupe (ancienne filiale d'Usinor) est plombé par une très lourde dette contractée lors de son rachat il y a trois ans par le fonds Apollo.

Selon les syndicats, la direction aurait informé les élus du personnel de l'"échec" des négociations entamées depuis plusieurs mois entre le fonds d'investissement Apollo et ses créanciers Morgan Stanley et Bank of America.

Toutefois, Ascométal précise qu'Apollo, les banques et l’Etat français "poursuivent actuellement des discussions en vue de la restructuration financière du groupe".

L'entreprise affirme qu'un projet d’accord permettant de "préserver l’intégrité des activités de l’entreprise de recapitaliser la Société et d’éviter ainsi une procédure de redressement judiciaire", a été approuvé par Apollo, mais "n’a pas été à ce jour accepté par les banques".

"Si d'ici jeudi matin, un compromis était trouvé, il n'y aurait plus besoin d'aller au redressement judiciaire", explique Cyril Brand, élu CFDT au CCE. "La négociation devait aboutir mi-décembre, puis le 28 février. On est très inquiets sur la pérennité de l'ensemble des sites et des emplois, au moment même où l'activité reprend", relate M. Brand.

Un salarié sur le site d'Ascométal à Fos-sur-Mer, le 12 Avril 2006  [Boris Horvat / AFP]
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Un salarié sur le site d'Ascométal à Fos-sur-Mer, le 12 Avril 2006

Fin décembre, l'entreprise avait frôlé le dépôt de bilan.

"On a des problèmes de trésorerie, mais on était confiants, on pensait qu'Apollo et les banques allaient s'entendre", a confié Denis Lesserteur, délégué central CFDT, très "surpris" de la tournure des choses.

De son côté, la CGT estime qu'"aujourd'hui il n'y a pas d'autre choix que le redressement judiciaire", "cet événement est lourd de conséquences pour les salariés et l'entreprise", commente dans un communiqué la CGT.

Ascométal compte trois grosses usines en France produisant de l'acier avec des fours électriques, à Dunkerque (Nord), Hagondange (Moselle) et Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône). Il dispose aussi de sites à Custines (Meurthe-et-Moselle) Le Marais (Loire) et Le Cheylas (Isère).

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