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50.000 euros d'amende requis contre un bailleur raciste

L'emblème de la justice [Damien Meyer / AFP/Archives]

Le tribunal de Nanterre (Hauts-de-Seine) a requis vendredi 7 mars 50.000 euros d'amende contre la société Logirep qui avait refusé en 2005 d'accorder un logement social à un homme pour motif qu'il était africain.

 

« Il y a déjà assez de noirs dans cette tour ». Voilà la réponse qu'a reçu Frédéric Tieboyou en juillet 2005, un agent RATP de 29 ans alors qu'il faisait une demande de logement social.

Le bailleur, la société Logirep, comparaissait ce vendredi au tribunal correctionnel de Nanterre pour avoir refusé un logement trois pièces à cet homme arguant qu'il était noir.

 

Une conversation enregistrée

Pour motiver son refus, Logirep, l'un des plus gros bailleurs d'Ile-de-France, avait indiqué à l'époque sur le dossier la raison suivante : « respect de la mixité social ».

Pour mieux comprendre, le locataire déçu avait alors contacté la société, et, par sécurité, enregistré la conversation. Une employée lui avait expliqué qu' « il est d'origine africaine et qu'il y avait déjà assez de noirs dans cette tour ».

Cet enregistrement a permis l'ouverture d'une information judiciaire.

 

"Une interprétation personnelle" de l'employée

Pour sa défense, le représentant du bailleur a indiqué au tribunal que Logirep se dédouanait des propos de cette employée, et « qu'il s'agissait d'une interprétation personnelle ».

Il a également expliqué ce qu'il jugeait être les véritables raisons du refus. Selon Logirep, au moment des faits, le jeune homme ne quittait pas un logement insalubre. Qui plus est, la mère de ce dernier avait causé des troubles du voisinage.

 

Un fichage ethnique

L'entreprise a également été condamnée pour avoir fiché ses locataires en fonction de leur origine. Dans un fichier informatique, des mentions « Gy » pour « Guyane » ou « Alg » pour « Algérie » ont été retrouvées.

Le fichage ethnique étant interdit par la loi, le parquet a demandé l'effacement de ces données.

 

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