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Louis (CFTC) : "le Pacte peut marcher"

Philippe Louis, président de la CFTC.[AFP / Archives]

Les négociations étaient mal engagées mais ont finalement abouti. La semaine dernière, la CFDT, la CFE-CGC et la CFTC ont signé un accord avec le patronat sur le pacte de responsabilité. Pour Philippe Louis, président de la CFTC, l’effet sur le chômage sera réel.

 

Pourquoi avoir approuvé cet accord avec le patronat ?

On y retrouve des engagements au niveau des branches professionnelles. De futures négociations permettront de déterminer des objectifs quantitatifs et qualitatifs en termes d’emploi. Au niveau qualitatif, nous voulons que les entreprises privilégient les CDI aux emplois précaires.

 

Sans objectifs chiffrés globaux, n’est-ce pas un texte a minima ?

Nous aurions préféré que le Medef s’engage à la hauteur du pin’s de M. Gattaz (1 million d’emplois, ndlr). Mais un million d’emplois, cela ne se décrète pas. Nous allons donc laisser aux branches le soin de quantifier les efforts qu’elles peuvent faire.

 

Ce pacte aura-t-il un réel effet sur le chômage ?

30 milliards injectés aux entreprises, c’est l’équivalent du salaire d’un million de personnes. Cela ne donne pas un million d’emplois, mais devrait en générer. L’accord est novateur : les entreprises admettent qu’elles doivent utiliser la création de richesses pour l’emploi et non les dividendes. De notre côté, on admet le fait qu’il faille aider les entreprises à reconstituer leurs marges. Si chacun joue le jeu, cela peut et doit marcher.

 

Comprenez-vous que certaines organisations syndicales arrivent à la table des négociations en annonçant qu’elles ne signeront pas quoi qu’il arrive ?

Ces syndicats prônent le « chacun chez soi » et la poursuite de la lutte des classes. Ils pensent que plus ils soutireront d’argent au patronat pour le donner aux salariés, mieux ce sera, et n’admettent pas qu’une entreprise puisse s’engager pour créer de l’emploi. Il n’y a alors pas de discussion possible. A la CFTC, nous sommes dans une autre mentalité. C’est là la différence entre le réformisme et la contestation.

 

Concernant les allocations chômage, les partenaires sociaux ont jusqu’au 13 mars pour aboutir à un accord…

Je suis relativement confiant pour faire aboutir ces négociations. Un accord est indispensable, nous ne pouvons pas nous permettre l’immobilisme. Le patronat doit faire un pas en avant, car la discussion autour de l’assurance chômage est liée à celle du pacte de responsabilité. Il ne peut pas nous encourager à lui faire confiance sur sa capacité à créer des emplois un jour, et nous affirmer le lendemain qu’il y aura de plus en plus de chômeurs. Du côté des syndicats, il faut aussi faire des efforts, car nous voyons qu’il y a des économies à faire sans baisser les indemnisations des demandeurs d’emploi.

 

Pensez-vous que le gouvernement a raison d’encourager ainsi le dialogue social ? Est-ce que cela ne ralentit pas la prise de décision ?

Selon moi, c’est la bonne méthode.  Pour le pacte de responsabilité par exemple, si le gouvernement avait décidé de baisser les charges des entreprises sans en discuter avec les syndicats, cela ne serait jamais passé. Nous n’aurions pas pu faire confiance au patronat sans discussions antérieures. Il faut échanger, confronter les points de vue. Le dialogue permet de concrétiser et d’obtenir des gages, de savoir, dans le cas du pacte de responsabilité, si ces promesses de création d’emploi sont du bluff ou vont dans le bon sens.

 

Pacte de responsabilité : les partenaires sociaux discutent des propositions du patronat 

Accord sur le pacte de responsabilité 

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