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Baisse du pouvoir d'achat des retraités en 2014

L'entrée des organismes de retraite complémentaire Agirc (Association générale des institutions de retraite complémentaire des cadres) et Arrco  (Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés), le 16 octobre 2012 à Paris [Kenzo Tribouillard / AFP] L'entrée des organismes de retraite complémentaire Agirc (Association générale des institutions de retraite complémentaire des cadres) et Arrco (Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés), le 16 octobre 2012 à Paris [Kenzo Tribouillard / AFP]

Le gel des pensions complémentaires à partir du 1er avril, qui devrait être validé mardi, va entraîner une baisse de pouvoir d'achat pour 11,8 millions de retraités, qui se conjugue aux effets de la réforme des retraites.

Un conseil d'administration de l'Arrco (retraites complémentaires des salariés du privé) doit discuter mardi à partir de 14H00 de la revalorisation de ces pensions, avant celui de l'Agirc (cadres du privé) prévu jeudi.

Les administrateurs devraient à cette occasion voter un gel pour 2014 en vertu d'un accord signé en 2013 par les partenaires sociaux, gestionnaires de ces deux régimes.

Pour combler une partie du déficit, syndicats et patronat s'étaient entendus pour augmenter les cotisations des entreprises et des salariés et dans le même temps, limiter la revalorisation des pensions - qui intervient chaque année le 1er avril - en 2013, 2014 et 2015.

L'accord prévoyait ainsi que les pensions soient revalorisées un point en dessous de l'inflation.

Ainsi, pour 2014, la hausse des prix étant prévue à 1,3%, les pensions devraient être augmentées de 0,3%.

Mais en intégrant le rattrapage de 2013 - l'inflation avait été moins importante que prévu - le niveau de la revalorisation devrait être inférieur à zéro.

Or, l'accord prévoit que les pensions ne puissent pas diminuer, ce qui devrait aboutir à un gel.

"Il s'agit d'appliquer les décisions de l'accord du 13 mars et FO va confirmer sa signature", a déclaré à l'AFP Philippe Pihet, en charge du dossier retraites à FO.

"Ce n'est pas de gaité de coeur, mais il en va de la pérennité des régimes", selon lui.

- 'Spirale récessive' -

La CFDT, FO, la CFTC et les représentants du patronat (Medef, UPA et CGPME) avaient signé le texte, rejeté par la CGT et la CFE-CGC.

Au total, les mesures de cet accord devaient permettre d'économiser environ 3 milliards d'euros à l'horizon 2017, faisant passer le déficit global Agirc-Arrco de 8,6 milliards à 5,5 milliards cette année-là, avait affirmé le Medef.

Reste que ce gel entérine une baisse de pouvoir d'achat pour les 11,8 millions de retraités concernés.

La retraite complémentaire représente un tiers de la pension totale pour les salariés non cadres et peut aller jusqu'à 60% pour les cadres.

La CGT a dénoncé de son côté "un nouveau coup pour les retraités" qui s'ajoute aux mesures décidées dans le cadre de la réforme des retraites entrée en vigueur cette année et qui vise à assainir la situation financière des régimes de base.

Elle prévoit de reporter la revalorisation des retraites du 1er avril au 1er octobre, pour un gain de 1,4 milliard d'euros en 2020. Celles-ci n'augmenteront donc pas le 1er avril, comme c'est le cas habituellement.

La mesure s'applique aux retraités du privé mais aussi à ceux de la Fonction publique et des régimes spéciaux.

Ce gel de six mois en 2014 ne concerne toutefois pas les plus modestes, bénéficiaires du minimum vieillesse qui auront une double revalorisation, au 1er avril et au 1er octobre.

Pour la CGT, le gel des retraites complémentaires - conjugué à celui des régimes de base - implique "une nouvelle dégradation des conditions de vie de millions de retraités avec notamment une baisse de leur consommation, donc un renforcement de la spirale récessive".

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