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Les policiers soupçonnés de viol toujours en garde à vue

Vue en date du 13 septembre 2013 de l'entrée du "36 quai des Orfèvres" à Paris   [Jacques Demarthon / AFP/Archives] Vue en date du 13 septembre 2013 de l'entrée du "36 quai des Orfèvres" à Paris [Jacques Demarthon / AFP/Archives]

Quatre policiers étaient toujours en garde à vue vendredi, soupçonnés du viol d'une Canadienne au "36 Quai des Orfèvres", une affaire qui provoque une onde de choc au sein de cette institution policière.

Ils pourraient être déférés samedi en vue de leur présentation à un juge d'instruction.

Les quatre hommes, interpellés jeudi dans le cadre de cette enquête ouverte par le parquet de Paris, ont vu leur garde à vue prolongée vendredi après-midi, a indiqué une source judiciaire à l'AFP.

Pour les enquêteurs de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN, la police des polices), il s'agit d'ici là de rassembler des indices qui corroboreront, ou non, les accusations de la touriste canadienne de 34 ans.

Les faits présumés se sont déroulés dans la nuit de mardi à mercredi. Selon des sources proches du dossier, la plaignante affirme avoir rencontré les policiers de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI), l'ancienne "antigang" de la PJ parisienne, dans un pub irlandais du quartier Saint-Michel où beaucoup de policiers ont leurs habitudes.

Logo de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN, la police des polices) [Francois Guillot / AFP/Archives]
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Logo de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN, la police des polices)

Après une soirée arrosée, elle aurait selon ces sources accepté de les suivre dans les locaux de la BRI du "36", juste de l'autre côté de la Seine. C'est en ressortant, visiblement sous le choc, qu'elle a affirmé à l'agent de faction avoir été violée. Sa plainte a rapidement été recueillie au commissariat du IVe arrondissement.

Selon une source proche du dossier, les policiers mis en cause ont nié avoir eu des relations sexuelles avec cette femme, arrivée en France mi-avril pour des vacances.

 

Possible confrontation avec la plaignante

 

De premiers examens médicaux ont été réalisés ainsi que des prélèvements ADN, mais le résultat des analyses pourrait ne pas tomber avant la fin des gardes à vue, qui peuvent durer jusqu'à 48 heures.

Des perquisitions ont par ailleurs été menées au domicile des quatre policiers par l'IGPN, qui s'est également déplacée sur le lieu du viol présumé.

Les enquêteurs devraient multiplier les interrogatoires d'ici la fin des gardes à vue, voire organiser une confrontation avec la plaignante, pour déterminer d'une part s'il y a bien eu relations sexuelles, et d'autre part si celles-ci ont eu lieu ou non sous la contrainte.

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve à Marseille le 25 avril 2014 [Bertrand Langlois / AFP]
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Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve à Marseille le 25 avril 2014

Il reviendra au parquet de Paris d'ouvrir ou non samedi une information judiciaire sur ces faits de nature criminelle, et de décider le cas échéant de présenter les policiers à un juge d'instruction en vue de leur éventuelle mis en examen.

Contactée par l'AFP, l'avocate de deux des policiers mis en cause, Me Anne-Laure Compoint, s'était refusée jeudi à tout commentaire sur les faits, jugeant "intolérables ces violations du secret de l'enquête".

L'affaire a provoqué un vif émoi au sein de la PJ parisienne, certains appelant à la prudence à ce stade de l'enquête. "Quoi qu'il arrive, l'image du +36+ risque d'en pâtir", a indiqué un officier.

L'IGPN a également été saisie par la Préfecture de police d'une enquête administrative sur ces faits. Interrogé à Marseille, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a assuré qu'il prendrait toutes les sanctions qui s'imposent si les faits étaient établis.

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