Plusieurs syndicats ont réitéré mercredi la "grande inquiétude" des salariés d'Alstom et demandé un investissement financier de l'Etat pour éviter un éclatement du groupe français, dont la branche énergie est convoitée par l'américain General Electric et l'allemand Siemens.
Alors que le conseil d'administration d'Alstom a annoncé sa préférence pour l'offre de GE, sans fermer la porte à d'autres propositions, "on attend maintenant une troisième offre, publique, avec soutien des banques, pour qu'il n'y ait pas de démantèlement du groupe", a dit à l'AFP Didier Lesou, délégué CFE-CGC chez Alstom Transport.
"Les salariés sont dans un état de grande inquiétude", a-t-il souligné, "il faut que le gouvernement soit plus juste dans sa communication et que la direction d'Alstom nous donne enfin des informations précises".
Une délégation syndicale devait être reçue à 11H30 au siège du groupe à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), où près de 200 salariés étaient rassemblés dans la matinée à l'appel de la CFE-CGC et de la CFDT, a constaté une journaliste de l'AFP.
A l'entrée du siège, les syndicats avaient déployé une banderole où il était écrit: "Assurance du maintien des emplois sur l'ensemble des sites français".
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Dans un communiqué, la fédération CFDT de la métallurgie demande au gouvernement d'"examiner en priorité, avec les dirigeants du groupe et l’actionnaire principal, une solution de consolidation financière et actionnariale qui permette le maintien de l’intégrité et de l’indépendance d’Alstom".
S'agissant des discussions avec GE et Siemens, la fédération CFDT souhaite que l'Etat intervienne pour qu'elles "s’orientent vers une logique d’alliance qui consolide les activités industrielles et l’emploi".
Dans une interview au Parisien, le numéro un de la CFDT Laurent Berger se montre mercredi favorable à "une prise de participation temporaire (de l'Etat) pour préserver l'emploi et l'industrie".
Dimanche, son homologue à FO, Jean-Claude Mailly, avait lui aussi indiqué pencher pour une nationalisation de l'entreprise, dont l'Etat n'est plus actionnaire depuis 2006.
Alstom, fleuron de l'industrie nationale et connu du grand public pour la construction des trains à grande vitesse TGV, emploie 93.000 salariés dans le monde, dont 18.000 en France.