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Plan anti-jihad : Cazeneuve à Londres

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve face aux journalistes dans la cour de l'Elysée à l'issue du Conseil des ministres le 23 avril 2014 à Paris [Alain Jocard  / AFP/Archives] Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve face aux journalistes dans la cour de l'Elysée à l'issue du Conseil des ministres le 23 avril 2014 à Paris [Alain Jocard / AFP/Archives]

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé mercredi l'activation du numéro vert dans le cadre de son plan de lutte contre les filières jihadistes, sujet dont il s'est entretenu dans la journée avec des homologues européens à Londres.

Le ministre de l'Intérieur a présenté la semaine dernière, en conseil des ministres, les grandes lignes d'un plan de lutte contre les filières jihadistes vers la Syrie comprenant la mise en place d'un numéro vert pour signaler des candidats au départ, la privation de passeport pour les jihadistes, la création d'un dispositif de réinsertion individualisée, etc.

Le numéro vert, le 0 800 005 696, "a été activé mardi", a déclaré le ministre sur France 2. Son objectif est "qu'un dispositif soit mobilisé" pour "éviter qu'un départ se produise quand des familles sentent" que l'un des leurs est "en train de basculer".

"C'est un problème européen", a déclaré M. Cazeneuve, qui s'est rendu dans l'après-midi à Londres pour une rencontre avec ses homologues britannique, belge et allemand.

Le "sens de la réunion de Londres a été de discuter ensemble, pour aller plus loin dans le démantèlement de ces filières" jihadistes, a-t-il expliqué dans la soirée lors d'une conférence de presse donnée à l'ambassade de France.

 

- Des individus dans une 'solitude extrême' -

 

Des habitants d'un quartier de Strasbourg manifestent contre l'endoctrinement d'adolescents pour le jihad en Syrie, le 8 février 2014 [Frederick Florin / AFP/Archives]
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Des habitants d'un quartier de Strasbourg manifestent contre l'endoctrinement d'adolescents pour le jihad en Syrie, le 8 février 2014

Cette réunion "d'échange d'expériences" a notamment permis de constater que "le basculement des ressortissants (européens) ne se fait pas au contact de la fréquentation de l'islam radical dans les mosquées", a-t-il dit. Les candidats au départ sont "des individus dans une solitude extrême. Ils se retrouvent alors sur internet où la violence n'a pas de limite et où la propagande se diffuse", a ajouté le ministre de l'Intérieur.

M. Cazeneuve a salué l'efficacité des Britanniques qui diffusent des "contre-messages" avec "des témoignages très sincères de jeunes qui sont revenus". "Cela va nous inspirer", a-t-il souligné.

Cette réunion avait aussi pour objet de "préparer celle du 8 mai à Bruxelles. Nous devons renforcer la coopération entre les pays de l'UE mais aussi avec le Maroc, la Jordanie, la Tunisie ou encore la Turquie", a-t-il insisté. L'objectif de cette réunion est de "faire en sorte que les images, les vidéos, les instruments de propagande (..) soient coupés", avait-il déclaré auparavant.

Quelques heures tôt, devant la commission des Lois de l'Assemblée nationale, le ministre avait chiffré à 285 le nombre actuel de Français engagés sur les théâtres d'opérations en Syrie, soit "une hausse de 75% ces six derniers mois et comparable à celle des ressortissants d'autres pays européens".

Cent-vingt "seraient en transit vers la Syrie, 25 ont été tués lors des combats et une centaine seraient revenus en France après avoir combattu", a-t-il ajouté. Cent-seize femmes et une trentaine de mineurs sont également concernés par ces filières.

Par ailleurs, M. Cazeneuve a ajouté que le plan anti-jihad nécessitait des modifications législatives, qui doivent être présentées fin juin en Conseil des ministres afin qu'elles puissent être discutées dans le courant du second semestre au Parlement.

La Place Beauvau souhaite inscrire le nom de candidats au jihad sur le système d'information Schengen (qui réunit 26 États européens) et sur le fichier des personnes recherchées et faire passer les interceptions de sécurité de 10 jours à un mois. Le ministère désire également que des enquêteurs puissent aller sur le net de "façon anonyme" pour entrer sur les réseaux et les démanteler.

 

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