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Hollande à l'offensive dans les médias pour reconquérir les Français

François Hollande le 3 mai 2014 au Stade de France à Saint-Denis [Kenzo Tribouillard / AFP/Archives] François Hollande le 3 mai 2014 au Stade de France à Saint-Denis [Kenzo Tribouillard / AFP/Archives]

Plus impopulaire que jamais deux ans après son élection, François Hollande va tenter ce mardi sur BFMTV et RMC de convaincre des Français très majoritairement déçus par sa politique d'un possible "retournement économique" dans la deuxième phase de son quinquennat.

 

Pendant une heure, de 08H30 à 09h30, le président de la République doit répondre aux questions du journaliste Jean-Jacques Bourdin puis à celles des auditeurs et téléspectateurs.

Dans la foulée de l'émission, il se rendra à Villiers-le-Bel (Val-d'Oise) pour une visite hautement symbolique dans cette ville marquée par des émeutes urbaines en 2007. M. Hollande y visitera un centre de formation aux métiers de l'artisanat et dialoguera avec de jeunes apprentis.

Deux ans pile après sa victoire à la présidentielle et un peu plus d'un mois avoir changé de Premier ministre pour constituer avec Manuel Valls un "gouvernement de combat", le président de la République revient dans l'arène médiatique dans l'espoir de reprendre à son tour la main.

Le Premier ministre Manuel Valls et le président François Hollande à l'Elysée après le Conseil des ministres, le 23 avril 2014 [Alain Jocard / AFP/Archives]
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Le Premier ministre Manuel Valls et le président François Hollande à l'Elysée après le Conseil des ministres, le 23 avril 2014

Il s'agit de sa première intervention radio-télévisée depuis sa troisième grande conférence de presse du 14 janvier dernier.

Objectif : tenter de reconquérir le coeur des Français alors que sa cote de popularité ne cesse de dégringoler pour s'établir désormais sous la barre des 20%. Un contraste avec Manuel Valls, son rival potentiel pour 2017, majoritairement considéré comme un bon Premier ministre.

A l'Elysée, on souligne la volonté du président d'avoir, en plus du "face-à-face classique" avec un journaliste, "un dialogue direct" avec les Français. "Ce sera un moment d'explication, de mise en perspective, de dialogue", relève un conseiller.

Au programme, indique-t-on, "les deux ans écoulés, la séquence politique actuelle et les trois ans qui se dessinent", mais également la crise ukrainienne.

Avec cette séquence en deux temps - interview puis visite de terrain - M. Hollande, devenu le président le plus impopulaire de la Ve République, tente d'innover dans sa communication.

Le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a lui-même admis lundi matin un "lien perdu" entre "les Français et le président", l'attribuant au "poids" des décisions prises pendant les deux premières années de son quinquennat.

- Le retournement, c'est maintenant ? -

 

Le chef de l'Etat devrait donc expliciter le "retournement économique" qu'il escompte, comme il l'a récemment confié, pour la seconde phase de sa présidence. "Le redressement n'est pas terminé mais le retournement économique arrive", a-t-il affirmé ce week-end.

Un pari risqué au moment où la France s'est engagée à réaliser 50 milliards d'euros d'économies au total d'ici à 2017, pour tenir l'objectif d'un retour à 3% de déficit public en 2015.

En outre, les prévisions de croissance avancées par l'exécutif (1% de croissance cette année, avant 1,7% en 2015 et 2,25% les deux années suivantes) laissent dubitatif le Haut Conseil des Finances publiques, chargé de veiller à la sincérité de ces projections officielles. Le doute plane aussi chez de nombreux économistes qui redoutent que les mesures d'économies ne brisent le fragile élan de la reprise.

"Le retournement" annoncé par le président laisse tout autant sceptique une large part de la classe politique.

Le patron de l'UMP Jean-François Copé raille un président qui depuis deux ans "vient tous les mois à la télévision pour dire aux Français: +ne vous inquiétez pas, cela va s'arranger+".

L'ancienne ministre UMP Valérie Pécresse a critiqué lundi le "grand bluff de François Hollande saison 3". Le président du MoDem François Bayrou voit lui l'illustration d'"une pensée magique", tandis que Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de gauche, dénonce "des méthodes d'illusionniste".

Plusieurs ministres sont en revanche montés au créneau pour donner corps à l'optimisme du chef de l'Etat. Le retournement, "je le sens", a ainsi déclaré M. Le Foll quand Jean-Marie Le Guen (Relations avec le Parlement) y voit lui "le carburant du redressement".

Mais le plus enthousiaste aura été le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, champion de la relance, qui a félicité M. Hollande pour avoir décoché la "flèche" de la "redynamisation de l'économie française".

 

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