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Le Concours Lépine 2014 récompense entrepreneurs et exportateurs

Jean-Louis Hecht, premier prix du concours Lépine et inventeur d'un automate capable de vendre 24 heures sur 24 et sept jours sur sept des baguettes cuites à la demande, le 10 mai 2014 à Paris [Pierre Andrieu / AFP] Jean-Louis Hecht, premier prix du concours Lépine et inventeur d'un automate capable de vendre 24 heures sur 24 et sept jours sur sept des baguettes cuites à la demande, le 10 mai 2014 à Paris [Pierre Andrieu / AFP]

Le Concours Lépine 2014 a consacré samedi soir en tête deux inventeurs entrepreneurs dans l'âme, décidés à conquérir le monde avec leur innovation: un boulanger de Moselle, Jean-Louis Hecht et un inventeur en série niçois, Raoul Parienti.

Le lauréat du premier prix, celui du Président de la République est l'inventeur d'un automate capable de vendre 24 heures sur 24 et sept jours sur sept des baguettes cuites à la demande, qui a breveté le fruit de son invention avec son frère Jean-Claude.

Il a déjà installé une vingtaine de machines dans l'est de la France, une en région parisienne et en a vendu quatre en Russie. Les deux frères ont reçu samedi soir à la Foire de Paris le fameux vase en porcelaine de Sèvres du concours vieux de 113 ans.

Jean-Louis Hecht voit dans son invention à la fois une solution pour réduire les files d'attente dans les boulangeries et pour reconquérir les communes de France où le boulanger a disparu mais aussi un moyen de vendre massivement la baguette française à l'étranger.

"Nous avons le monde entier à conquérir", s'est-il exclamé en expliquant à l'AFP le fonctionnement de cette massive armoire bourrée d'électronique partagée entre une chambre froide à 8 degrés pouvant garder quelques jours 120 baguettes précuites, un four et un espace chaud à 39 degrés. Une pièce d'un euro glissée dans la fente et l'automate achève la cuisson en 10 secondes. Le tout est sous surveillance et télémaintenance depuis un ordinateur ou un smartphone.

Raoul Parienti, 2e place du concours Lépine,  pose à côté de son invention, un système de repassage à vapeur intégré dans un miroir mural, le 10 mai 2014 à Paris   [Pierre Andrieu / AFP]
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Raoul Parienti, 2e place du concours Lépine, pose à côté de son invention, un système de repassage à vapeur intégré dans un miroir mural, le 10 mai 2014 à Paris

"L'histoire a commencé en 2001, raconte-t-il, et le premier prototype a été câblé par les élèves du Lycée Charles Jully de Saint Avold" de l'Académie de Nancy-Metz. Les frères Hecht ont finalement constitué un bureau d'étude de trois salariés au Portugal dans la banlieue de Lisbonne, Mecondielle-Mecatronica, chargé de développer le "Pani Vending" commercialisé depuis la mi-2012.

Mais sa machine risque-t-elle de détruire des emplois en France? "Non, pas du tout, cela va même pérenniser l'emploi", rétorque-t-il. "Il faut savoir aujourd'hui qu'il y a quatre communes sur cinq qui n'ont pas de boulanger, que trois boulangeries ferment par mois et par département. Cela pourrait éventuellement aider les boulangers à garder leur activité en place en mettant des Pani Vending à des endroits stratégiques pour développer leur production", assure-t-il.

Il prévoit un chiffre d'affaires d'un million d'euros cette année. Quant à la suite, "ça va être énorme !", s'enthousiasme-t-il. "A terme cela peut représenter des milliers de machines", dit le boulanger de Hombourg Haut qui veut déposer une licence aux Etats-Unis.

 

- La planète entière comme objectif -

 

Le Grand prix du Sénat récompense en 2e place Raoul Parienti, pour un système de repassage à vapeur intégré dans un miroir mural pivotant de six centimètres d'épaisseur. Lui aussi s'est fixé comme objectif la planète entière, des villas au luxe tapageur du pourtour de Moscou aux minuscules appartements des agglomérations tentaculaires du Japon, sans oublier les grandes chaînes hôtelières.

Il dit avoir déposé son brevet "dans la plupart des pays industrialisés et dans tous les pays émergents".

"Un jour, en ouvrant le placard pour sortir la planche je l'ai prise sur la tête, j'ai dormi assez mal et le matin j'ai pensé à une solution", raconte ce diplômé du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) et ancien professeur de mathématiques, à l'origine du pass Navigo de la RATP, du tricycle ultraléger Freeway et qui, dès 1986, avait pensé à une voiture en partage telle que l'Autolib' actuelle.

Prototype de l'E-Stylus, un stylo pour l'injection d'insuline pour diabétiques lors du Concours Lépine, le 10 mai 2014 à Paris  [Pierre Andrieu / AFP]
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Prototype de l'E-Stylus, un stylo pour l'injection d'insuline pour diabétiques lors du Concours Lépine, le 10 mai 2014 à Paris

Des groupes hôteliers ont donné leur accord pour son miroir, qui sera commercialisé en fin d'année, affirme-t-il. "Nous avons des ambitions mondiales et le marché japonais est celui où nous allons vendre le plus d'après des études: les Japonais veulent toujours avoir une présentation impeccable et ont très peu d'espace".

"La France va très mal et l'innovation sera source de solutions pour que le pays aille mieux", dit avec passion ce petit homme d'origine italienne né en Tunisie et arrivé en France à l'âge de cinq ans.

La troisième place, le prix de l'Assemblée nationale, revient à un groupe d'inventeurs de l'Ecole centrale d'électronique pour un stylo d'injection d'insuline pour diabétiques, notamment malvoyants.

 

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