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"Mille vaches": garde à vue prolongée pour les militants de la Confédération paysanne

Des vaches dans une exploitation agricole [Philippe Huguen / AFP/Archives] Des vaches dans une exploitation agricole [Philippe Huguen / AFP/Archives]

La garde à vue des cinq militants de la Confédération paysanne, interpellés mercredi après des dégradations commises sur le chantier de la ferme dite des "Mille vaches" à Drucat (Somme), a été prolongée, a-t-on appris jeudi auprès du parquet à Amiens.

Quatre militants avaient été arrêtés mercredi matin, à la fin d'une manifestation sur le chantier de la ferme. Dans l'après midi, le porte-parole de la Confédération paysanne, Laurent Pinatel, avait été interpellé à la gare d'Amiens alors qu'il s'appêtait à regagner Abbeville pour soutenir les membres de son syndicat placés en garde à vue.

Ils ont été placés en garde à vue pour dégradations, vol et recel aggravés, avait informé le procureur de la République, Bernard Farret. Jeudi, deux d'entre eux se trouvaient en garde à vue à Abbeville, deux autres dans d'autres localités. Laurent Pinatel se trouvait pour sa part en garde à vue à Amiens.

La Confédération paysanne avait annoncé mercredi matin qu'une cinquantaine d'agriculteurs "venus de toute la France" avaient pénétré sur le chantier de la ferme afin de "démonter" une partie des installations.

"A quelques semaines de la première traite", les militants de la Confédération paysanne ont entrepris "le démontage de la salle de traite, énorme machine destinée à traire trois fois par jour les 1.000 vaches que cette usine doit accueillir", avait-elle ajouté.

"La Confédération paysanne s’est une nouvelle fois introduite illégalement sur le chantier (...) pour non pas y démonter, mais bel et bien y saccager, la salle de traite", avait réagi le concepteur du projet. Il avait dit avoir porté plainte, estimant que les dégâts dépasseraient "vraisemblablement les 100.000 euros".

En soutien aux cinq militants, des rassemblements ont eu lieu jeudi soir à Paris et en Aquitaine pour réclamer leur libération, ont constaté des journalistes de l'AFP.

A Paris, une cinquantaine d'agriculteurs se sont retrouvés devant le Tribunal de Paris, accompagnés de représentants d'Attac et du Front de gauche. Ils étaient une quinzaine devant la préfecture de la Gironde à Bordeaux, et une quinzaine à Périgueux.

"Les paysans ne sont pas des bandits: ils ont des fermes et des vaches qui les attendent, ils ne vont pas s'enfuir ! ", a déclaré à l'AFP la secrétaire nationale de la Confédération paysanne, Judith Carmona, à Paris, dénonçant une "mesure exagérée". La secrétaire générale de l'organisation Marie-Noëlle Orain a fustigé pour sa part "la répression syndicale".

"On est considéré comme de dangereux criminels", s'est indignée auprès de l'AFP, Michèle Roux, une responsable de l'organisation en Dordogne. "Si on laisse passer ce projet, il y en aura partout ! On a hésité à appeler au rassemblement parce que c'est un jour férié, mais on s'est dit qu'on ne pouvait plus attendre" pour protester, a-t-elle ajouté.

Un arrêté préfectoral a limité à 500 le nombre de vaches laitières sur le site, tant que la surface d'épandage des boues résiduelles ne serait pas suffisante. Les adversaires du projet, opposés à une "agriculture qui fera disparaître les paysans", estiment que les dimensions de la ferme, et du méthaniseur qui y est associé, n'ont pas été changées. Selon eux, la ferme abritera à terme plus de 1.000 vaches (1.750 bovins au total avec les génisses).

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