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Grève reconduite au Printemps des Comédiens

Des intermittents du spectacle en grève, lors d'une assemblée générale à Montpellier, le 6 juin 2014 [Sylvain Thomas / AFP] Des intermittents du spectacle en grève, lors d'une assemblée générale à Montpellier, le 6 juin 2014 [Sylvain Thomas / AFP]

Les intermittents ont reconduit vendredi la grève entamée mardi à l'ouverture du 28e Printemps des Comédiens à Montpellier, entraînant l'annulation de six spectacles, a-t-on appris de sources concordantes.

Ils ont voté à 53 voix pour la poursuite de ce mouvement destiné à protester contre la nouvelle convention d'assurance chômage, 31 contre et 21 se sont abstenus, a précisé un porte-parole du mouvement.

La grève de vendredi entraîne l'annulation de six spectacles, dont le premier événement du festival, Macbeth, une création en France, mise en scène par Brett Bailey.

Certains grévistes souhaiteraient cependant que le mouvement s'étende plus nettement à d'autres régions: "Mais que font les autres coordinations? On se pose des questions. Nous sommes l'aquarium, et ils regardent?", s'est interrogée Juliette Pradelle, une membre de la coordination des intermittents.

Dans l'après-midi, une réunion de la coordination a souhaité que le mouvement s'étende aussi à l'orchestre opéra de Montpellier, où se joue la Traviata. Mercredi soir, la première n'a pu avoir lieu en raison de l'envahissement de la scène par plus d'une centaine de manifestants.

Dans une lettre ouverte, le directeur du Centre dramatique national de Montpellier, l'espagnol Rodrigo Garcia, a pris la défense "du combat légitime" des intermittents du spectacle. Il a décidé d'annuler sa pièce Golgota Picnic qui devait être présentée les 11, 12 et 13 juin dans le cadre du festival.

Dans un courrier, le dramaturge s'en prend cependant avec virulence aux intermittents dont les assemblées comme celle de jeudi après-midi "a connu ses moments stalinistes" mais il se place résolument derrière ceux "qui ont été trahis par le Parti socialiste".

"Hollande n'a pas tenu ses promesses. La ministre de la Culture refile la patate chaude au ministre du Travail qui refuse de faire marche arrière", s'emporte Rodrigo Garcia, déplorant que personne ne se soucie "du plus grand perdant: le public".

Un conseil d'administration du Printemps des Comédiens s'est tenu vendredi en urgence à l'issue duquel la direction a appelé "solennellement" les intermittents à reprendre le travail pour sauver le festival alors que tous les spectacles ont été annulés depuis l'inauguration mardi.

Affirmant comprendre les raisons du mouvement et l’inquiétude des intermittents du spectacle dans une situation générale de crise, le conseil d'administration a dit déplorer qu’après "une période normale de sensibilisation, d’occupation des lieux culturels et de grève, le festival Printemps des Comédiens continue de subir les conséquences d'un mouvement qui tend à pénaliser ceux qui, pourtant, permettent au spectacle vivant de création et de diffusion d’exister".

"La poursuite de la grève met en péril extrême le festival Printemps des Comédiens", souligne le conseil d’administration, pour lequel "les victimes de ce mouvement sont à la fois les grévistes eux-mêmes, les financeurs, le public, et les artistes qui ne peuvent exprimer leur art et qui ne sont en rien responsables de l’inquiétude des intermittents".

Des intermittents du spectacle en grève, lors d'une assemblée générale à Montpellier, le 6 juin 2014 [Sylvain Thomas  / AFP]
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Des intermittents du spectacle en grève, lors d'une assemblée générale à Montpellier, le 6 juin 2014

En 2003, le mouvement de grève des intermittents qui avait déjà débuté à Montpellier avait entraîné l'annulation du festival Montpellier Danse. Cette annulation avait fait tache d'huile, avec de nombreuses annulations de festivals, notamment celui d'Avignon, et d'une centaine de spectacles du off.

La nouvelle convention d'assurance-chômage instaure un système de "droits rechargeables" mais durcit le régime des intermittents et des cadres. Transcription de l'accord conclu le 22 mars par trois centrales (CFDT, FO, CFTC) et les employeurs (Medef, CGPME, UPA), elle doit entrer en vigueur le 1er juillet après avoir obtenu l'agrément du ministère du Travail.

Les intermittents réclament la réouverture de négociations sur la base des propositions du comité de suivi rassemblant des représentants des intermittents, des entreprises.

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