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Le 6 Juin ne fait pas encore le printemps de Hollande

Le président français Francois Hollande (L) accueille le président russe Vladimir Poutine aux cérémonie de commémoration du Jour J à Ouistreham, en Normandie le 6 juin 2014, marquant le 70e anniversaire du débarquement allié [Alain Jocard / Pool/AFP] Le président français Francois Hollande (L) accueille le président russe Vladimir Poutine aux cérémonie de commémoration du Jour J à Ouistreham, en Normandie le 6 juin 2014, marquant le 70e anniversaire du débarquement allié [Alain Jocard / Pool/AFP]

Si la poignée de main entre les présidents russe et ukrainien en Normandie apparaît comme un succès diplomatique pour François Hollande, elle ne suffira pas pour reconquérir le coeur des Français, estiment les analystes interrogés par l'AFP.

Espérée mais incertaine, la rencontre entre Vladimir Poutine et le nouveau président ukrainien Petro Porochenko a finalement bien eu lieu vendredi en marge des commémorations du Débarquement, faisant renaître l'espoir d'une désescalade dans la crise ukrainienne.

"Il s'agit certes d'une séquence positive mais il serait illusoire de penser que le début de la reconquête de l'opinion française a commencé sur les plages de Normandie", observe Jérôme Fourquet, directeur du département opinion et stratégies de l'Ifop.

"Comme pour le Mali et la Centrafrique, le répit sera de très courte durée car les graves difficultés quotidiennes que rencontrent les Français vont rapidement reprendre le dessus avec les économies budgétaires, le chômage record, les plans sociaux, la réforme de la carte des régions ou la réforme pénale", augure-t-il.

A la veille des cérémonies du 6 Juin, François Hollande poursuivait inexorablement sa descente aux enfers dans les sondages. Sa cote de confiance reculait encore de 2 points, à 16%, selon un sondage TNS Sofres-Sopra Group pour le Figaro Magazine, nouveau record on ne peut plus négatif.

Quant à son action, elle n'était ainsi approuvée que par 18% des Français, selon le baromètre Ifop pour Paris Match, en chute de trois points.

François Hollande a fort à faire pour convaincre sur la scène intérieure comme le montraient aussi deux enquêtes portant sur le redécoupage de la carte des régions. Selon BVA et l'Ifop, une majorité de Français n'a pas été convaincue par cette réforme sur laquelle l'Elysée mise pourtant beaucoup.

- Lente reconstruction -

Pour Jérôme Fourquet, "hormis des situations très particulières, comme celle du président américain George W. Bush au lendemain du 11 septembre, ce ne sont jamais les questions de politiques étrangères qui font la popularité d'un président".

"La reconquête ne peut s'inscrire que dans le long terme et de façon très besogneuse: il faut maintenant fournir des résultats aux Français sur le pouvoir d'achat, la fiscalité, l'emploi et les comptes publics", estime le politologue.

Stéphane Rozès, président du cabinet Cap, est sur la même ligne. "Le lien entre François Hollande et les Français entre dans une nouvelle phase, celle d'une lente reconstruction liée au remaniement ministériel et à l'arrivé de Manuel Valls à Matignon", assure-t-il.

Dans cette perspective, le président doit, selon lui, "à la fois renouer un rapport du quotidien avec les Français et occuper un espace présidentiel, tracer le destin de la France dans le monde et proposer les termes d'une renaissance européenne".

"La confiance ne se décrète pas, c'est au président de dire aussi ce qu'est la France et où elle va", insiste Stéphane Rozès.

Le président français Francois Hollande (d) et son Premier ministre Manuel Valls, à Ouistreham, le 6 juin 2014, pour le 70e anniversiare du débarquement allié  [Alain Jocard / Pool/AFP/Archives]
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Le président français Francois Hollande (d) et son Premier ministre Manuel Valls, à Ouistreham, le 6 juin 2014, pour le 70e anniversiare du débarquement allié

Lundi, François Hollande sera à Tulle (Corrèze) pour une nouvelle commémoration, celle du 70e anniversaire de la pendaison de 99 habitants de la ville, perpétrée par les nazis le 9 juin 1944.

Même si l'objet de ce déplacement rend peu probables de nouveaux débordements, l'accueil qui lui sera réservé dans cette ville qui l'a fait roi et où il jouit encore d'une popularité certaine sera scruté avec d'autant plus d'attention que ses visites dans les provinces françaises sont depuis quelques mois autant d'épreuves.

Sa dernière sortie purement nationale, le 30 mai à Rodez, a vu son conseiller à l'agriculture être "retenu" pendant plusieurs heures par des militants de la Confédération paysanne tandis que la police faisait usage de gaz lacrymogènes pour tenir à distance une coalition de mécontents, gâchant un peu la fête de l'inauguration du Musée Soulages.

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