En 2014, l’armée de Terre est le 5ème recruteur du pays. En effet, elle propose chaque année près de 10 000 postes aux jeunes Français.
Le général Frédéric Blachon, sous-directeur recrutement de l’armée de Terre, explique cet impératif de renouvellement des effectifs militaires, essentiel au bon fonctionnement de l’armée.
Que recherche un jeune qui veut intégrer l’armée de Terre aujourd’hui ?
Nos enquêtes démontrent qu’il a le goût de l’aventure (sortir, bouger, ne pas rester seul chez soi), mais il recherche aussi un emploi et des valeurs qui sont la cohésion, la camaraderie et l’entraide. Les jeunes ont tendance à vouloir trouver un régiment si possible pas trop loin de leur famille.
L'armée de Terre pour sa part cherche des gens motivés et qui veulent progresser en permanence.
Avez-vous des difficultés à recruter en ce moment ?
Globalement non. Nous avons un taux de sélection qui démontre que nous arrivons à recruter. C’est plus délicat pour certaines spécialités, comme les informaticiens et les mécaniciens aéronautiques par exemple. Car ce sont des métiers que de nombreux employeurs recherchent aujourd’hui. Ceci a toujours été la tendance. Ces profils sont plus compliqués à recruter.
Les annonces de restructuration ont-elles un impact sur le recrutement ?
Même si nous sommes amenés à restructurer, il nous faut trouver de nouvelles personnes. Une armée doit être jeune et il y a en permanence des départs qu’il faut compenser. Nous recrutons et nous recruterons toujours.
Quels sont les types de contrats que vous proposez ?
Pour les primo-contrats, nous pouvons aller jusqu’à dix ans (3, 5, 8 et 10 ans) renouvelables. Actuellement, ce qui est privilégié par les jeunes, c’est un contrat de cinq ans renouvelable. Et sur certaines spécialités, celles qui réclament le plus de formation (pilote d’hélicoptère par exemple), nous demandons dix ans. Tous ces contrats sont facilement renouvelables, sous réserve d’aptitudes (médicales, bons états de service…). Les militaires du rang peuvent par exemple servir chez nous durant 27 ans.
Quels sont les profils que vous recherchez ?
L’armée a besoin de tous les profils. Scientifique, linguiste, gestionnaire, communicant, mécanicien, cuisinier… nous regroupons 400 métiers. Pour les officiers, nous recherchons des personnes ayant un niveau bac +5, un master 2 ou encore celles ayant effectué des classes préparatoires aux grandes écoles. Pour les sous-officiers, l’idéal est d’avoir un bac +2. Meilleur est votre diplôme en vous engageant et plus vous avez de perspectives de carrière. Pour les militaires du rang, 50% sont des bacheliers et l’autre moitié possède des CAP/BEP. Tout le monde quelque soit son diplôme est susceptible de nous intéresser, car l’armée a besoin d’être autonome et doit savoir tout faire. On peut rentrer chez nous dès 17,5 ans (avec l’accord parental) et jusqu’à 29 ans. Mais on aura plutôt tendance à réfréner l’ardeur d’un trop jeune.
S’engager est-il synonyme d’employabilité après l’armée ?
Nous y veillons. C’est l’un des sujets de préoccupation majeur, car nous avons le souci de reconvertir nos gens. Nous nous assurons de l’image que nous renvoyons. Auprès des employeurs, nos personnels sont recherchés pour plusieurs raisons. D’abord, parce qu’ils sont déjà formés. Ensuite, parce que nous développons leurs qualités humaines, leur savoir-être. En trois mois, 80% des militaires de l’armée de Terre trouvent du travail.