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Karachi: l'enquête sur Balladur et Léotard est ouverte à la CJR

Photomontage d'Edouard Balladur et François Léotard [Jacques Brinon, Pascal Pavani / AFP/Archives] Photomontage d'Edouard Balladur et François Léotard [Jacques Brinon, Pascal Pavani / AFP/Archives]

La commission d'instruction de la Cour de justice de la République a été saisie jeudi de l'enquête visant l'ex-chef du gouvernement Edouard Balladur et son ancien ministre de la Défense François Léotard, dans le volet financier de l'affaire Karachi, a annoncé le parquet général de la Cour de cassation.

Six personnes ont d'ores et déjà été renvoyées en correctionnelle dans le volet non ministériel de cette affaire, qui porte sur un éventuel financement occulte de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995.

L'ouverture d'un volet ministériel était largement attendu. Les juges d'instruction Renaud van Ruymbeke et Roger Le Loire s'étaient en effet dessaisis en février des cas de M. Balladur et Léotard car seule la CJR peut enquêter sur des ministres pour des faits commis dans l'exercice de leurs fonctions.

Le 19 juin, la commission des requêtes de la CJR avait rendu un avis favorable à l'ouverture d'une telle enquête.

Jeudi, le procureur général de la Cour de cassation a formellement saisi la commission d'instruction de la CJR de l'enquête, indique le parquet général dans son communiqué.

Les investigations visant MM. Balladur et Léotard porteront sur d'éventuels faits d'abus de biens sociaux, de complicité et de recel de ce délit.

Dans cette affaire, la justice soupçonne que la campagne de M. Balladur, qui s'était soldée par sa défaite au premier tour, ait été en partie financée par des rétrocommissions sur d'importants contrats d'armement conclus en 1994 alors qu'il était Premier ministre.

Les investigations visant M. Balladur porteront aussi sur d'éventuels détournements de fonds publics. En effet, une hypothèse sur laquelle avaient travaillé les deux juges est que cette campagne ait été financée par une utilisation illégale des fonds secrets de Matignon.

MM. Van Ruymbeke et Le Loire avaient par ailleurs estimé qu'il revenait à la CJR d'entendre sous le statut de témoin assisté Nicolas Sarkozy, qui était ministre du Budget au moment de la conclusion des contrats au coeur de l'affaire.

Parmi les six personnes renvoyées en correctionnelle le 12 juin, figurent notamment deux des anciens hommes de confiance de MM. Balladur et Léotard: Nicolas Bazire, haut responsable de LVMH, qui avait dirigé la campagne après avoir été directeur de cabinet du Premier ministre, et Renaud Donnedieu de Vabres, qui était conseiller de François Léotard à la Défense.

Dans un communiqué lundi, M. Balladur a réaffirmé que sa campagne présidentielle de 1995 avait été "financée dans le respect de la législation en vigueur".

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