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La semaine de Philippe Labro : les Bleus en huitièmes, la finale de Bouvard

Philippe Labro, écrivain, cinéaste et journaliste. [THOMAS VOLAIRE]

Philippe Labro est écrivain, cinéaste et journaliste. Chaque vendredi, pour Direct Matin, il commente ce qu'il a vu, vécu et observé pendant la semaine. Un bloc-notes subjectif et libre.

 

SAMEDI 21 JUIN

Fête de la musique. Chez des amis, il y a un pianiste, un batteur, une guitariste, une chanteuse. Nous sommes une vingtaine d’hommes et femmes qui dansons principalement au son de rythmes des Caraïbes, de la Jamaïque, et, bien sûr, du Brésil. Comme si, décidément, la cristallisation autour et à cause de la Coupe du monde recoloriait tous les événements de notre vie quotidienne en jaune et vert, en soleil et chaleur. L’euphorie générale de cette soirée est d’autant plus palpable qu’on «se voit beau» – malgré les recommandations du prudent Didier Deschamps. La conversation ne tourne qu’autour des Bleus, de leur éblouissante prestation face à la Suisse. Le dialogue s’installe entre M. Rabat-Joie et M. Tout-Va-Bien :

Rabat-Joie : «Attention ! Jusqu’ici nous avons joué contre des équipes moyennes. Attention à l’Equateur, mercredi soir, n’oubliez pas que toutes les équipes d’Amérique latine, centrale, ou du Sud, dominent l’épreuve.»

Tout-Va-Bien : «Moyenne, la Suisse ? Tu plaisantes. Avec les qualités dont nous disposons, on est capables d’aller jusqu’à la finale. L’Allemagne, l’Argentine, on peut tous les prendre.»

Rabat-Joie : «Ah, bon ? Et le Brésil aussi, peut-être ? Non, mais ça va pas, la tête ?»

Tout-Va-Bien : «Ça va très bien.»

Et je me dis que ces propos de comptoir se reproduisent au même moment dans le métro, les taxis, les familles. Aucun événement ne suscite ce genre d’unanimité.

 

LUNDI 23 JUIN

Autre parenthèse divertissante de la semaine. Je participe, modestement, (au titre d’ancien «patron» de RTL) avec une myriade d’invités, à l’enregistrement de l’émission Les Grosses Têtes : nos 37 ans de bonheur que Philippe Bouvard va proposer sur France 2 (ce soir même). Ça se passe aux Folies Bergère, à Paris, dont le plateau est transformé pour accueillir Philippe et ses «sociétaires» les plus fidèles. 1 400 personnes ont fait la queue pendant deux heures, le long de la rue Richer, pour assister à ce festival de souvenirs et extraits des grands moments télévisés (lorsque l’émission de Philippe constituait l’un des rendez-vous les plus regardés de TF1) avec les délires de sketches entre Sim et Francis Perrin, par exemple. Dans les coulisses, on croise Laurent Gerra, Jean d’Ormesson, Michel Legrand et Macha Méril, le duo Chevallier et Laspalès – dont j’aime le ton décalé. Atmosphère amicale, pleine de tendresse et d’estime pour ce Philippe Bouvard, éclectique maître de cérémonie dont il ne faut pas oublier que, tout en conduisant, chaque jour, la bonne tenue de son émission sur RTL, il a produit livre sur livre, article de presse sur chronique pour les magazines. Bouvard, au nez mutin, et à l’œil vif – vaste culture, sens de la réplique, certitude qu’il ne «faut jamais se prendre au sérieux». Chacun d’entre nous se félicite qu’on puisse encore l’entendre, la saison prochaine, dans un nouveau rendez-vous, toujours sur RTL.

 

MERCREDI 25 JUIN

France-Equateur a presque vidé les rues de la ville et ses restaurants. Il serait intéressant de vérifier la baisse de fréquentation des salles de cinéma depuis le début du Mondial. Mais il ne s’est rien passé de très stimulant (Pierre Ménès vous en parlera mieux que moi). Un match nul est peut-être bénéfique, car susceptible de calmer l’enthousiasme excessif qui s’était emparé des médias et des supporters. J’entendais, hier soir, une dame : «Ça veut dire quoi, hors-jeu ?» Il existe donc encore des gens que la «footite» n’a pas atteints ? Rendez-vous lundi à 18 heures, face au Nigeria. Entre temps, ma voisine aura certainement appris ce que c’est qu’un hors-jeu.

 

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