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Il se bat avec un braqueur et y gagne une médaille

Seize anonyme "méritants", parmi lesquels un jeune banquier qui a pourchassé un braqueur de bijouterie en plein centre de Paris, ont été médaillés cette semaine pour des actes de bravoure par le préfet de police de Paris [Anne-Christine Poujoulat / AFP/Archives] Seize anonyme "méritants", parmi lesquels un jeune banquier qui a pourchassé un braqueur de bijouterie en plein centre de Paris, ont été médaillés cette semaine pour des actes de bravoure par le préfet de police de Paris [Anne-Christine Poujoulat / AFP/Archives]

En plein centre de Paris, un jeune banquier tombe nez à nez avec un homme qui vient de braquer une bijouterie. Il pourchasse le long de la Seine le braqueur, qui se jette sur lui, le frappe et s’enfuit, mais sera finalement retrouvé.

 

Le jeune homme figure parmi 16 anonymes "méritants" médaillés cette semaine pour des actes de bravoure par le préfet de police de Paris.

Ils ont mis leur vie en danger pour sauver celle d'autrui, empêchant un braquage ou un vol, ou sautant à l'eau pour éviter une noyade. L'ADN laissé sur la chemise du jeune banquier, blessé au visage et à la cheville, a permis l'arrestation de l'auteur du braquage.

Les médaillés sont émus et un peu gênés de cette reconnaissance très officielle. La médaille et le ruban tricolore autour du cou, le jeune banquier reste marqué par une course-poursuite "qui a changé sa vie".

Parmi ces anonymes, un quinquagénaire qui repère deux pickpockets dans le métro et les maîtrise en attendant l'arrivée de la police. Ou une jeune femme qui empêche un vol de carte bancaire devant un distributeur de billets.

De nombreux autres bons Samaritains se sont jetés à la Seine ou ont tendu le bras pour sauver une personne tombée à l'eau.

Ces remises de décorations pour "actes de courage et de dévouement" doivent provoquer un réflexe citoyen, alors qu'on "entend souvent dire que notre époque est marquée par un déclin de l'altruisme", selon le préfet de police, Bernard Boucault.

 

- Evaluer les risques -

 

La plupart de ces héros de l'ordinaire regrettent en effet l’immobilisme des passants. Carine et Thibault se sont jetés dans l'eau sombre du canal Saint-Martin pour sauver un sans-abri de la noyade. Alors que les centaines de personnes qui pique-niquaient au bord du canal en cette soirée du mois d'août n'ont pas bougé.

Deux personnes ayant contribué à réanimer un joueur de badminton victime d'un malaise cardiaque ont également été décorées. Sauvé par la proximité d'un défibrillateur cardiaque et la présence d'une personne formée à son utilisation, le joueur miraculé se bat désormais pour que l'installation de défibrillateurs devienne la norme dans les entreprises.

Pour le préfet, le premier réflexe face à une noyade, un vol ou toute situation d'urgence doit être d'appeler les secours. Mais "parfois, les secours risquent d'arriver trop tard. Quand on sent la possibilité de sauver, le réflexe citoyen doit prendre le pas", assure le préfet, pour qui "la tranquillité publique n'est pas seulement l'affaire de la police et des pompiers".

Mais chacun doit aussi évaluer les risques avant de s'interposer. En 2013, un retraité qui voulait intercepter deux jeunes braqueurs d'un buraliste de Marignane (Bouches-du-Rhône) avait été tué d'un tir de fusil à pompe.

Les anonymes méritants sont habituellement repérés par les pompiers et policiers parisiens. Ils présentent chaque année cinq ou six de ces "collaborateurs bénévoles du service public" à la préfecture, qui vérifie les faits auprès de ses services. La dernière cérémonie parisienne de remise de médailles avait eu lieu en 2011.

 

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