En direct
A suivre

L'étoile Nicolas Le Riche fait ses adieux à l'Opéra

Portrait du danseur étoile de l'Opéra de Paris Nicolas le Riche, le 4 décembre 2009 au palais Garnier à Paris
 [Joel Saget / AFP/Archives] Portrait du danseur étoile de l'Opéra de Paris Nicolas le Riche, le 4 décembre 2009 au palais Garnier à Paris [Joel Saget / AFP/Archives]

"Il bondit comme un tigre, vole comme un ange et atterrit comme un chat" et "avez-vous vu la finesse des doigts?"... Quelque minutes plus tard, la lumière illumine les mains du danseur étoile Nicolas Le Riche, en position pour entamer le Boléro de Ravel.

C'est la dernière pièce de cette soirée exceptionnelle organisée à l'Opéra Garnier pour le départ -- car il a atteint l'âge limite de 42 ans-- d'un de ses plus grands danseurs.

Et son ami, le comédien Guillaume Gallienne, de poursuivre son discours d'adieu en saluant cette "étoile si rare" qui lui a offert ses "plus belles apnées" grâce à ses sauts extraordinaires.

Grand moment: Nicolas Le Riche et le corps de ballet de l'Opéra de Paris interprètent la neuvième symphonie de Beethoven sur une chorégraphie de Maurice Béjart, le 21 juin 1999 à Bercy [Bertrand Guay / AFP/Archives]
Photo
ci-dessus
Grand moment: Nicolas Le Riche et le corps de ballet de l'Opéra de Paris interprètent la neuvième symphonie de Beethoven sur une chorégraphie de Maurice Béjart, le 21 juin 1999 à Bercy

Sur le célèbre battement du Boléro, au centre de la scène ronde de la version de Béjart, Nicolas Le Riche entame alors ses derniers pas de danseur de l'Opéra de Paris, dont il a intégré le corps de ballet à 16 ans.

Impérial, il domine les danseurs en cercle autour de lui, métaphore de son statut d'étoile obtenu à l'âge de 21 ans.

La soirée, dont Nicolas Le Riche a composé le programme et qui était diffusée sur Arte en direct, avait démarré sur une question, posée par un autre ami, Matthieu Chédid.

"Où aller? .... où?", a chanté ce dernier, en accompagnant un solo du danseur à la guitare.

Voila d'où je viens..., a semblé répondre Nicolas Le Riche en présentant deux pièces de Roland Petit: l'entrée des "Forains" qui met en scène, selon les mots du danseur, une "troupe comme une famille" et "Le jeune homme et la mort", l'un de ses grands rôles.

Nicolas Le Riche avec la danseuse Aurélie Dupont dans "mademoiselle Julie" chorographié par Birgit Cullberg à l'Opéra Garnier le 20 février 2014 [Jacques Demarthon / AFP/Archives]
Photo
ci-dessus
Nicolas Le Riche avec la danseuse Aurélie Dupont dans "mademoiselle Julie" chorographié par Birgit Cullberg à l'Opéra Garnier le 20 février 2014

Il a également fait chavirer le public grâce à son duo avec l'étoile Sylvie Guillem dans "Appartement" de Mats Ek que le chorégraphe a conçu avec le danseur.

Mais Nicolas Le Riche a aussi choisi de regarder danser les autres, notamment dans "L'après-midi d'un faune", pièce révolutionnaire et fondatrice de Nijinski, ou encore "Caligula" qu'il a chorégraphié sur un argument co-écrit avec Guillaume Gallienne.

Quand au terme de la soirée, la dernière note du Boléro s'élève, c'est l'ovation.

Le public, dont fait partie le Premier ministre Manuel Valls et d'autres personnalités comme Jean-Pierre Marielle ou Gad Elmaleh, est debout et le restera de très, très longues minutes.

Salut au public, le 29 octobre 2013, de Nicolas La Riche (d) avec le chorégraphe japonais Saburo Teshigawara (c) et Aurélie Dupont (g) sur la scène de l'opéra de Paris [Jacques Demarthon / AFP/Archives]
Photo
ci-dessus
Salut au public, le 29 octobre 2013, de Nicolas La Riche (d) avec le chorégraphe japonais Saburo Teshigawara (c) et Aurélie Dupont (g) sur la scène de l'opéra de Paris

Une pluie de petits papiers or et rouge tombe sur la scène et sur le large sourire de Nicolas Le Riche.

"Tes sauts périlleux, tu les feras ailleurs, sur d'autres scènes", lui a lancé Guillaume Gallienne.

Le danseur se prépare déjà à d'autres expériences artistiques, même s'il serait bien resté dans ces murs familiers où il avait postulé pour devenir directeur artistique, en vain.

Et quand le public quitte la salle, une autre ovation retentit alors, derrière le rideau. Celle du corps de ballet.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités