"Il bondit comme un tigre, vole comme un ange et atterrit comme un chat" et "avez-vous vu la finesse des doigts?"... Quelque minutes plus tard, la lumière illumine les mains du danseur étoile Nicolas Le Riche, en position pour entamer le Boléro de Ravel.
C'est la dernière pièce de cette soirée exceptionnelle organisée à l'Opéra Garnier pour le départ -- car il a atteint l'âge limite de 42 ans-- d'un de ses plus grands danseurs.
Et son ami, le comédien Guillaume Gallienne, de poursuivre son discours d'adieu en saluant cette "étoile si rare" qui lui a offert ses "plus belles apnées" grâce à ses sauts extraordinaires.
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Sur le célèbre battement du Boléro, au centre de la scène ronde de la version de Béjart, Nicolas Le Riche entame alors ses derniers pas de danseur de l'Opéra de Paris, dont il a intégré le corps de ballet à 16 ans.
Impérial, il domine les danseurs en cercle autour de lui, métaphore de son statut d'étoile obtenu à l'âge de 21 ans.
La soirée, dont Nicolas Le Riche a composé le programme et qui était diffusée sur Arte en direct, avait démarré sur une question, posée par un autre ami, Matthieu Chédid.
"Où aller? .... où?", a chanté ce dernier, en accompagnant un solo du danseur à la guitare.
Voila d'où je viens..., a semblé répondre Nicolas Le Riche en présentant deux pièces de Roland Petit: l'entrée des "Forains" qui met en scène, selon les mots du danseur, une "troupe comme une famille" et "Le jeune homme et la mort", l'un de ses grands rôles.
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Il a également fait chavirer le public grâce à son duo avec l'étoile Sylvie Guillem dans "Appartement" de Mats Ek que le chorégraphe a conçu avec le danseur.
Mais Nicolas Le Riche a aussi choisi de regarder danser les autres, notamment dans "L'après-midi d'un faune", pièce révolutionnaire et fondatrice de Nijinski, ou encore "Caligula" qu'il a chorégraphié sur un argument co-écrit avec Guillaume Gallienne.
Quand au terme de la soirée, la dernière note du Boléro s'élève, c'est l'ovation.
Le public, dont fait partie le Premier ministre Manuel Valls et d'autres personnalités comme Jean-Pierre Marielle ou Gad Elmaleh, est debout et le restera de très, très longues minutes.
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Une pluie de petits papiers or et rouge tombe sur la scène et sur le large sourire de Nicolas Le Riche.
"Tes sauts périlleux, tu les feras ailleurs, sur d'autres scènes", lui a lancé Guillaume Gallienne.
Le danseur se prépare déjà à d'autres expériences artistiques, même s'il serait bien resté dans ces murs familiers où il avait postulé pour devenir directeur artistique, en vain.
Et quand le public quitte la salle, une autre ovation retentit alors, derrière le rideau. Celle du corps de ballet.