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Service civique: l'Etat va débloquer 100 millions d'euros sur 3 ans

La ministre de la Jeunesse, Najat Vallaud-Belkacem, à son arrivée le 10 juillet 2014 à l'Hôtel Matignon à Paris  [Kenzo Tribouillard / AFP] La ministre de la Jeunesse, Najat Vallaud-Belkacem, à son arrivée le 10 juillet 2014 à l'Hôtel Matignon à Paris [Kenzo Tribouillard / AFP]

L'Etat va débloquer des crédits de 100 millions d'euros sur trois ans (2015-2017) pour aider le service civique à atteindre les objectifs de développement fixés par François Hollande, a annoncé vendredi Najat Vallaud-Belkacem, ministre de la Jeunesse.

"Dans un contexte budgétaire contraint, nous allons dégager un effort exceptionnel de 100 millions d'euros sur le budget triennal 2015-2017, pour accompagner la montée en charge du service civique", a annoncé à l'AFP la ministre, à laquelle François Chérèque doit remettre dans la matinée un rapport sur l'avenir de cette initiative créée en 2010.

Le service civique permet à des jeunes de 16 à 25 ans d'effectuer une mission d'intérêt général sur 6 à 12 mois (auprès des personnes âgées, des sans abris etc), indemnisée environ 570 euros nets par mois.

François Hollande a réaffirmé en juin son objectif de le voir accueillir "100.000 jeunes" par an à la fin de son quinquennat, soit environ 15% de cette classe d'âge, comparé aux 35.000 volontaires de 2014.

Dans son rapport, le président de l'Agence du service civique François Chérèque souligne que le service civique est aujourd'hui "victime de son succès", avec cinq demandes pour une mission. L'ancien leader de la CFDT estime que pour atteindre l'objectif présidentiel, il devra à l'échéance 2017 "tripler son budget, qui est de 140 millions en 2014".

Les fonds provenant de l'Etat seront complétés par "des financements européens", dans le cadre de la déclinaison française de l'Initiative pour l'emploi des jeunes, et "on est en train de travailler avec des partenaires privés", a précisé Mme Vallaud-Belkacem. "Le service civique est une formidable opportunité", a-t-elle commenté, soulignant notamment qu'il s'est révélé "très précieux pour l'insertion professionnelle des jeunes".

Francois Chérèque à la sortie de l'Hôtel Matignon le 23 janvier 2014 à Paris  [Jacques Demarthon / AFP/Archives]
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Francois Chérèque à la sortie de l'Hôtel Matignon le 23 janvier 2014 à Paris

M. Chérèque suggère d'autres pistes pour "revoir en profondeur" le financement, qui provient aujourd'hui à plus de 99% du budget de la jeunesse et de la vie associative. Il suggère de mettre à contribution d'autres ministères, comme l'Education nationale - qui utilise "massivement depuis 2012" le service civique pour lutter contre le décrochage scolaire - l'Emploi et les Affaires sociales.

Lors de la Conférence sociale, François Hollande a annoncé que "le service civique, qui accueille aujourd'hui 5.000 décrocheurs, verra ses moyens augmenter pour en accueillir le double".

M. Chérèque suggère par ailleurs l'affectation d'une "ressource fiscale", par exemple "une fraction de la taxe sur les jeux en ligne" ou sur la Française des jeux. Il propose également de développer des missions auprès d'opérateurs publics tels que les hôpitaux, les communes ou les pompiers, en échange d'une contribution financière.

Les volontaires recrutés en 2013 étaient majoritairement des femmes (58%) et avaient un âge moyen de 21 ans. Les trois quarts avaient un niveau bac ou études supérieures. 17% étaient issus des quartiers de la politique de la ville, une proportion que le gouvernement voudrait porter à 25% afin d'améliorer la mixité sociale.

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