En direct
A suivre

14 juillet : halte aux pétards et feux dangereux

Un policier présente des pétards saisis dans une camionnette le 29 Décembre 2010 à Strasbourg [Patrick Hertzog / AFP/Archives] Un policier présente des pétards saisis dans une camionnette le 29 Décembre 2010 à Strasbourg [Patrick Hertzog / AFP/Archives]

Achat à l'étranger, en ligne, voire fabrication maison permettent d'utiliser des pétards et feux d'artifices interdits, dont l'usage fait plusieurs victimes chaque année malgré une réglementation et des contrôles encore renforcés à l'approche du 14 juillet.

En Île-de-France, où une cinquantaine de personnes sont blessées chaque année autour du 14 juillet, seuls les pétards de première catégorie ("K1" ou "C1") sont autorisés en ces jours de Fête nationale et de bals des pompiers. Les pétards “tigre”, “pyratt” ou “demon king size” ont ainsi le droit de retentir.

Les plus puissants, comme les “giga démons” classés en deuxième catégorie et dont l’explosion est estimée par leurs revendeurs à 120 décibels, devront rester dans leur boîte. Les batteries de feux d'artifices prêtes à l'emploi, dont les ventes ont explosé au cours de ces dernières années, sont également interdites.

La police multiplie les contrôles dans les commerces pour faire respecter l'arrêté. Selon une source policière, 825 kg d’explosifs non conformes ont ainsi été saisis lundi dans deux commerces d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Une autre prise de 197 kg a été effectuée vendredi chez un débitant de tabac de Nanterre (Hauts-de-Seine).

Pour la première fois, la préfecture de police de Paris a également informé à propos des dangers de ces explosifs festifs. Elle met en exergue surtout les “comportements inconscients". "Les utilisateurs s'amusent surtout à modifier eux-même leurs artifices, provoquant des dégâts considérables: ils raccourcissent les mèches, modifient les béquilles”, raconte le chef d'état-major à la direction de la sécurité de proximité de l'agglomération parisienne Philippe Tireloque.

- Chimistes du dimanche -

Dans les périodes où les préfets limitent l'usage des pétards, à l'approche du 14 juillet ou des fêtes de fin d'année, il reste très aisé de se procurer ces feux d'artifice auprès de revendeurs en ligne ou dans les pays frontaliers comme l'Allemagne, où les explosifs puissants sont plus répandus. Passer la frontière avec un pétard est pourtant illégal: les matières explosives ne bénéficient pas de la liberté de circulation prévue par les traités européens.

A quelques kilomètres de la frontière, entre deux feux commandés par des mairies, l'artificier lorrain Pierre-Arnaud Dumont, joint par l'AFP, vend également des pétards et fusées sur internet. Il met en avant les risques liés au transport de ces matières explosives. "Ceux qui font livrer ces feux d'artifice par La Poste sont hors la loi", prévient M. Dumont, qui déclare veiller à ne pas mélanger deux matières dangereuses dans le même véhicule de livraison.

L'artificier vise les magasins en ligne qui promettent une livraison rapide de feux de joie. Les revendeurs doivent également veiller à ne pas stocker plus de 4 kg de poudre, la "matière active", dans le même local.

Plus rarement, des chimistes du dimanche tentent de fabriquer des pétards, bombes et fusées "maison" à partir de produits ménagers. Un adolescent de 13 ans a été interpellé mercredi pour avoir volé de l'acide chlorhydrique dans un hypermarché de Seine-et-Marne, afin de "faire des pétards" pour le 14 juillet.

Chez un des derniers fabricants français, les établissements Maurice (Lot-et-Garonne), on souligne le secret qui entoure les formules d'explosifs et les précautions extrêmes prises lors de leur fabrication sur un site classé Ceveso 2.

Les "artifices de divertissement" sont rangés en quatre catégories, qui deviendront communes à tous les pays de l'UE en 2017. En France, les adolescents ont accès aux petits pétards de catégorie 1 à partir de 12 ans. Les pétards de la catégorie 4 sont réservés aux artificiers professionnels.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités