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Tibéhirine : Alger réclame l'audition d'ex-membres des services secrets français

Photo d'archives non datée des moines français posant dans leur monastère à Tibéhirine [ / AFP/Archives] Photo d'archives non datée des moines français posant dans leur monastère à Tibéhirine [ / AFP/Archives]

Alger a demandé l'audition de deux anciens membres des services secrets français dans l'enquête sur l'assassinat des moines de Tibéhirine, retardant d'autant une visite prévue depuis des mois en Algérie du juge français Marc Trévidic, rapporte dimanche le quotidien El Watan.

L'Algérie a délivré une commission rogatoire internationale dans le cadre du volet algérien de l'enquête, selon ce journal bien informé sur la procédure algérienne.

Le magistrat en charge du dossier veut entendre Pierre le Doaré, ancien chef d'antenne des services secrets français (DGSE) à Alger (1994-1996), et Jean-Charles Marchiani, ancien officier du même service et ex-préfet du Var, a précisé le journal algérien.

Jean-Charles Marchiani  le 17 octobre 2005 au Palais de justice de Paris [Jack Guez / AFP/Archives]
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Jean-Charles Marchiani le 17 octobre 2005 au Palais de justice de Paris

M. Marchiani, qui avait été chargé d'une mission auprès du Groupe islamique armé (GIA), auteur du rapt des religieux, avait été entendu fin mars 2012 par M. Trévidic. L'ancien préfet a confirmé au juge que la mission avait été décidée par le président français Jacques Chirac pour négocier une rançon, mais que le Premier ministre d'alors, Alain Juppé, qui n'en avait pas été informé, y a mis fin, signant "l'arrêt de mort des moines", selon le témoignage de M. Marchiani, cité par le Parisien en avril.

De son côté, Pierre le Doaré avait reçu un émissaire du GIA dans les locaux de l'ambassade de France à Alger, qui lui avait remis une preuve de vie des religieux en captivité, selon plusieurs témoignages et documents versés au dossier.

"Tout comme de l'autre côté on veut entendre une vingtaine de personnes pour savoir ce qui s'est passé entre le 26 mars et le 30 mai 1996, tout comme du côté algérien, il est important que le juge sache ce qui a pu se passer entre la DGSE et les auteurs de l'enlèvement", ont indiqué les sources d'El Watan.

Le juge Marc Trevidic le 14 février 2013 à Paris [Jacques Demarthon / AFP/Archives]
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Le juge Marc Trevidic le 14 février 2013 à Paris

Le juge Trévidic s'est montré excédé mercredi des reports de sa visite en Algérie: "il va falloir savoir si on se moque de nous", a-t-il lancé sur la radio France Inter.

Bien que l'Algérie ait accepté sa demande d'autopsie des têtes des religieux décapités, le magistrat antiterroriste a dû reporter deux fois cette année cette visite, notamment faute d'avoir reçu l'invitation officielle d'Alger.

"Il n'était pas question de confier cette opération à des experts que Trévidic s'est proposé de ramener", ont expliqué les sources d'El Watan.

"Toute la procédure d'autopsie et d'expertise sera assurée par une équipe de médecins légistes algériens" et "bien évidement le juge français assistera à toutes les étapes, sans aucun problème", ont assuré les même sources.

Le rapt des religieux avait été revendiqué par le GIA, mais l'enquête française s'est aussi orientée vers une possible bavure de l'armée algérienne.

 

 

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