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Trouver un médecin un dimanche bientôt plus simple avec un numéro unique

Un médecin appelle des patients dans une salle d'attente à l'hôpital d'Argenteuil le 19 juillet 2013 [Fred Dufour / AFP/Archives] Un médecin appelle des patients dans une salle d'attente à l'hôpital d'Argenteuil le 19 juillet 2013 [Fred Dufour / AFP/Archives]

Qui appeler pour une poussée de fièvre en pleine nuit ou une angine en vacances? Devant la mosaïque de numéros existants pour trouver un médecin de garde, le numéro unique annoncé par le gouvernement pourrait apporter plus de clarté et encourager de meilleurs réflexes.

Dans 70% des départements, il faut composer le 15 pour joindre un médecin en dehors des horaires de consultation, mais en Lorraine, c'est le 0820332020, en France-Comté le 3966. Les associations de SOS médecins sont, elles, joignables au 3624.

"Globalement c'est illisible pour l'usager, si vous partez dans les Landes en vacances, vous ne savez pas si vous devez composer un numéro à 4 chiffres, à 10 chiffres, le 15, vous ne savez même pas où trouver ce numéro, donc vous finissez par faire le 15 parce que l'hôpital est le seul endroit où la lumière est allumée 24h/24h, 365 jours par an", résume Luc Duquesnel de l'Unof-CSMF (syndicat de médecins libéraux).

Dans les faits, les appels arrivent le plus souvent au même endroit, et les médecins libéraux sont installés dans les centres 15 (en général un par département) aux côtés des médecins urgentistes.

Un assistant de régulation opère un premier tri dans les appels. En cas d’urgence vitale, il les transfère vers un médecin hospitalier, sinon vers un médecin libéral dit "régulateur" qui fournit conseils, prescription éventuelle faxée à la pharmacie de garde ou oriente vers une visite à domicile.

Pour "permettre aux Français de savoir à quelle porte frapper", la ministre de la Santé Marisol Touraine a annoncé la création, dans le cadre de la future loi santé, d’un numéro d’appel unique pour la garde en ville, qui sera "le repère dans l’accès aux soins".

Y aura-t-il systématiquement deux numéros dans chaque département, le 15 et le numéro dédié aux médecins de garde ? Les discussions sont en cours.

"Rendre au 15 son caractère d'urgence"

Les libéraux plaident pour une "porte d'entrée" réservée à la médecine générale de garde dans chaque département, avec un numéro national du style 3333, en complémentarité du 15.

"Au lieu d'appeler le 15 pour une fièvre, on appellera ce numéro. Le 15 redeviendra ainsi un numéro d'urgence et cela réduira les délais de prise en charge des vraies urgences", selon Claude Leicher, président de MG-France (syndicat de généralistes).

Selon lui, "la première activité des centres 15", sur les 15 à 16 millions d'appels annuels, "c'est de donner des conseils".

Le nouveau numéro permettra en plus "d'éduquer la population" et "coûtera moins cher à la Sécu. Une consultation d'un médecin de garde avoisine les 50 euros, un passage aux urgences 270 euros", calcule pour sa part le Dr Duquesnel.

Encore faut-il que les enveloppes allouées par les Agences régionales de santé à la garde en ville ne continuent pas de diminuer, dit-il citant l'exemple du Nord-Pas-de-Calais où "l'ARS exige que les médecins arrêtent la permanence en nuit profonde, entre minuit et 08H00, pour ne pas leur verser d'astreinte".

L'accès aux soins 24h/24h (médecins de garde, urgences, pharmacie ...), coûte 1,3 milliard par an à l'Assurance maladie.

L'organisation de cet accès pose aussi problème. Les médecins libéraux veulent continuer à pouvoir gérer les appels à distance, sans être systématiquement basés dans les plate-formes des centres 15. "En milieu rural, on a parfois besoin de recruter des médecins régulateurs qui sont à 100 km du premier centre 15", explique Dr Leicher.

En revanche, selon le président du SAMU, François Braun, "il est essentiel", s'il y a deux numéros, que les appels "arrivent au même endroit avec des équipes qui soient côte à côte: on garantit la sécurité en ayant la possibilité de se passer rapidement des appels".

Mais le "plus simple" serait encore un numéro unique pour la santé, dit-il. "Vous avez un problème de santé, quel qu'il soit, vous faites un numéro", soulignant qu'en cas d'accident, avalanche, feu, noyade ou autre, c'est le même numéro, celui des secours.

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