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Afflux de migrants à la frontière italienne

Des groupes d'immigrants reçoivent de l'eau et de la nourriture le 19 juillet 2014 après avoir été recueillis en mer par la marine italienne et débarqués dans le port de Salerne   [Mario Laporta / AFP/Archives] Des groupes d'immigrants reçoivent de l'eau et de la nourriture le 19 juillet 2014 après avoir été recueillis en mer par la marine italienne et débarqués dans le port de Salerne [Mario Laporta / AFP/Archives]

La (PAF) s'inquiète d'une arrivée massive en France lors du premier semestre 2014 de migrants clandestins, majoritairement en provenance d'Erythrée, via l'Italie, rapporte Le Figaro mardi.

Une réunion "exceptionnelle" sur le sujet se serait tenue en préfecture de Nice le 9 juillet, qui aurait donné lieu à un rapport de la direction zonale sud de la Police aux frontières, selon le quotidien.

Selon ce rapport cité par le Figaro "la pression migratoire sur la frontière avec l'Italie s'est accentuée à partir du début du mois d'avril 2014. 694 Erythréens étaient interpellés contre seulement 68 interpellations entre janvier et mars 2014. Les interpellations progressaient de +165% au mois de mai (1.845) et encore de 43% au mois de juin (2.628). Au total, pour le premier semestre 2014, la PAF procédait à 5.235 interpellations".

Cet afflux relevé par la PAF serait la conséquence d'une forte augmentation de l'immigration clandestine en Italie par voie maritime où "entre le 1er janvier et le 30 juin 2014, 61.591 migrants irréguliers ont débarqué (...), ils n'étaient que 7.913 pour la même période en 2013 et seulement 4.301 pour les six premiers mois de 2012. Les Erythréens représentent 31% de ces migrants (18.282). Les Syriens arrivent en seconde position, avec 10.371 (17%)".

Le rapport soulignerait aussi les difficultés de l'administration à gérer cet afflux: "L'absence de document d'identité ou d'éléments objectifs justifiant la provenance d'Italie rendent la sollicitation auprès de ce pays d'une réadmission effective impossible. Dans le cas d'espèce, une obligation à quitter le territoire est notifiée à l'étranger".

Sollicité par l'AFP, le ministère de l'Intérieur a indiqué qu'il s'agissait d'un "phénomène connu". "Cependant, tout, à commencer par la baisse des demandes d'asile en France au 1er semestre 2014, indique que la France est pour ces migrants un pays de transit", a souligné le ministère.

Pour le porte-parole de France Terre d'Asile, Pierre Henry, ce phénomène est la conséquence "du refus de l'Union européeenne de venir en aide à l'Italie, qui l'a demandée depuis le début de l'année lorsque des migrants sont arrivés sur ses côtes". "Et comme il n'y a pas eu de réponse", Rome en "laisse passer un certain nombre", a-t-il expliqué à l'AFP, faisant état d'environ 70.000 personnes arrivées en Italie depuis le début de l'année "par différents moyens, parmi lesquelles beaucoup de demandeurs d'asile".

Or, selon la convention de Dublin de 1990, les demandes d'asile doivent être examinées uniquement dans le pays d'entrée dans l'UE, donc normalement l'Italie, ce qui n'est pas le cas, a relevé ce responsable.

"Ce n'est pas du tout un problème de politique intérieure, c'est un problème européen. Il n'y a pas un laxisme particulier, il y a une impuissance de l'UE à répondre à la fois en termes de prévention, de protection des personnes vulnérables et de solidarité entre les Etats membres", a-t-il insisté, notant que ce phénomène se "retrouve" à Calais.

Concernant l'Erythrée, "on estime à 50.000 le nombre de personnes qui fuient chaque année ce régime pour le moins dictatorial", a encore indiqué M. Henry.

 

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