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Des agriculteurs français bloquent un poste-frontière avec l'Espagne

Des agriculteurs français bloquent le 13 août 2014 avec des montagnes de nectarines l'accès au marché Saint-Charles International, à Perpignan pour protester contre le "dumping économique" pratiqué en Espagne [Raymond Roig / AFP] Des agriculteurs français bloquent le 13 août 2014 avec des montagnes de nectarines l'accès au marché Saint-Charles International, à Perpignan pour protester contre le "dumping économique" pratiqué en Espagne [Raymond Roig / AFP]

Quelque 200 agriculteurs d'une vingtaine de départements du sud ont bloqué mercredi matin le poste-frontière du Boulou avec l'Espagne pour dénoncer le "dumping économique" pratiqué dans ce pays, a constaté un photographe de l'AFP.

Les protestataires se sont ensuite rendus en voiture vers le marché Saint-Charles International, pour bloquer l'accès à cette immense plateforme européenne de vente en gros de fruits et légumes située à 25 km au nord du Boulou. Ils ont déversé des tonnes de pêches et de nectarines dans leurs cageots qu'ils ont ensuite enflammés.

En début d'après-midi et alors que la manifestation se poursuivait, il n'y avait pas eu de débordement, selon le photographe.

"Nous réclamons que la France porte plainte contre l'Espagne pour dumping économique", a déclaré à l'AFP le président de la Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FDSEA) à Perpignan, Yvan Haris, qui participe à cette manifestation contre les camions espagnols entrant en France sur l'Autoroute A9.

"Quand un kilo de pêches coûte 1,10 euro à Madrid mais entre en France à 0,50 euro, il y a dumping économique", a-t-il clamé, entouré également de Jeunes Agriculteurs. "Le coût du travail est bien inférieur là-bas", a-t-il ajouté en dénonçant "le dumping social, le dumping environnemental -car les règles de respect de l'environnement imposées en France sont autrement plus lourdes qu'en Espagne- et le dumping économique".

Parmi les protestataires français, les producteurs d'ail de la Drôme, mais aussi des dizaines de collègues spécialisés dans les fruits venus de l'Hérault, du Vaucluse, des Bouches-du-Rhône, du Gard... Le tout sous l'étroite surveillance d'une vingtaine de gendarmes et d'agents des Douanes qui fouillaient certains camions espagnols. D'autres poids lourds n'avaient pas osé franchir la frontière.

Filtrant les arrivées, les agriculteurs laissaient passer les voitures de tourisme en leur offrant pêches ou tomates cerises accompagnés de tracts pour expliquer leur mouvement.

Aux camions espagnols, dont une dizaine étaient bloqués une heure après le début du mouvement vers 11H00, les agriculteurs français apposaient sur leurs cargaisons des tracts, source d'une tension perceptible par le photographe de l'AFP.

"Les administrations et les politiques doivent comprendre nos problèmes", a ajouté M. Haris. La manifestation n'est pas dirigée contre les Espagnols, a-t-il martelé, rappelant que son mouvement avait commencé à alerter les autorités françaises et Bruxelles à Noël.

"Les seuls qui ne gagnent pas d'argent ici ce sont les producteurs français", a-t-il affirmé en jugeant "pas très bien" de recevoir des "compensations": "nous, nous voulons vivre de notre métier, nous ne sommes pas des hooligans, nous sommes des pères de familles".

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